vendredi 15 juin 2012

Je tiens a m'excuser de ne pas avoir fourni le blog depuis si longtemps.  Pendant cette période, j'ai roulé principalement dans les montagnes de la Colombie et de l'Équateur.  Ce sont deux magnifiques pays, avec des paysages a vous couper le souffle et pour un cycliste a vous scier les jambes.  J'ai fait des montées qui dépassent facilement les 20 km, monté à plus de 4,500m.   Un beau défi. j'étais heureux d'avoir traversé le Mexique et l'Amérique centrale avant la Colombie et l'Équateur.  Ce sont probablement les deux pays les moins connus et les plus intéressants que j'ai traversé.  Les gens sont vraiment sympathique et le coût de la vie est très abordable.

Puis je suis entré au Pérou.  La coupure entre l'Équateur et le Pérou est draconienne.  On passe en moins d'une journée des montagnes, de la végétation luxuriante et de la fraîcheur des montagnes de l'Équateur au vent fort du Pacifique, à l'aridité du désert et aux routes rectilignes sans fin.

Le Pérou est magnifique, la côte du Pacifique est un désert aride mais avec la mer, les couleurs sont magnifiques.  Si on s'enfonce de quelques kilomètres à l'intéreiur des terres, on entre rapidement dans les montagnes de la Cordillère des Andes, et si on dépasse les montagnes, on entre dans la jungle.  Il y a tout au Pérou, il faut juste savoir en profiter.  De la frontière de l'équateur jusqu'à Lima j'aurai fait 1400km.  C'est une route désertique parsemée de petits villages.  Cette route est ennuyante, difficile à cause du vent et du sable.  C'est aussi la fin de mon voyage.  Je prendrai 15 jours pour me rendre à Lima.  Que de souvenirs.

De tout mon voyage, ce sera la générosité des gens que j'ai rencontré qui sera mon souvenir le plus fort.  Ce qui est charrié dans les médias, ne correspond pas du tout avec ce que j'ai vu et expérimenté tout le long de mon parcours.  Ce qui m'a frappé aussi c'est le climat de peur qui semble existé en Amérique du nord pour tout ce qui touche le Mexique, l'Amérique centrale et du sud.  C'est vrai que j'ai roulé surtout dans des endroits très peu fréquentés par les touristes, que j'ai évité dans la mesure du possible les grandes villes en privilégiant surtout les petits villages et les gens du terroir.  Ce que j'ai vu et ceux que j'ai rencontré n'était ni marchand, ni voyagistes et si j'avais écouté mon entourage ou retenu ce que j'ai lu, je ne serais jamais parti.  Ce qui est rapporté est loin de ce que j'ai expérimenté sur le terrain.  J'ai partagé nourriture, eau et gîte partout avec les habitants des 10 pays latino que j'ai traversé sans incident ni problème de quelque nature que ce soit.  Ce que j'ai trouvé de plus triste c'est de voir mes compatriotes nord-américain qui débarquent par avion, sont pris en charge des leur arrivée par des voyagistes qui se dépêchent de les protéger du nouvel environnement dans lequel ils débarquent.  C'est triste de voir que des gens peuvent payer si cher pour rester entre eux en ne rencontrant que peux de locaux.  Pour beaucoup l'expérience qu'ils vivront reflétera les stéréotypes avec lesquels ils sont arrivés.  C'est triste, on y gagnerait tellement si les gens pouvais partager vraiment avec ceux qu'ils sont venus visiter.

Je suis arrivé à Lima le 18 mai.  J'ai retrouvé ma blonde le 24 mai, nous avons visité Paragas, le Mach Picchu et le lac Titcaca.  Après avoir passer quelques jours a Lima chez ma nièce nous avons pris l'avion pour revenir a la maison.  C'était comme avoir deux voyages en un.  Le premier en itinérant, à pas de tortue avec une bonne dose de de volonté pour pédaler chaque jour un 100km.  Le deuxième en couple, en touriste, un peu vite avec comme but de voir ce que le Pérou peut offrir de plus beau le plus vite possible.  Nous somme revenu au Canada le 9 juin, en avion.  Cela faisait drôle de survoler les montagnes ou j'avais versé tellement de sueurs.  C'était agréable seulement parce que j'étais avec ma blonde, et que je savais que j'allais retrouver mes trois filles et être avec les personnes qui sont les plus importantes de ma vie. 

jeudi 19 avril 2012

Fin du Panama, debut de la Colombie

Toute la journée du 9 avril, j’ai essayé de trouver une roue ou un moyeu dans la ville de Panama sans succès.  J’ai finalement contacté Phat Moose, mon magasin de vélo à Ottawa qui dans les minutes qui ont suivi mon courriel on répondu présent et capable de fournir les pièces que je voulais.  Je me suis relocalisé dans une auberge jeunesse du quartier San Francisco de Panama ou je ne paie que 14$ par nuit.  L’endroit est bien, propre et très tranquille.  Je dors dans un dortoir ou il y a 7 lits mais pour le moment nous sommes seulement 2 à utiliser la chambre.  Si la journée du lundi de Pâques a été prise à chercher une nouvelle roue, la journée du mardi a été prise presqu’exclusivement à chercher un moyen pour livrer la roue d’Ottawa a Panama.  Toutes les voies explorées sont astronomiquement chers.  Finalement la moins cher demeure Poste Prioritaire Canada au tiers du coût des autres courriers privés.  Mais tout cela demeure encore très cher.  Il m’en coûterait plus de 300$ pour faire livrer le matériel ici et encore je ne suis pas sûr de la date de livraison, ni de l’endroit où je pourrais le ramasser.  Poste Canada veut absolument une adresse d’expédition alors qu’ici il n’y a pas d’adresse comme on l’entend chez nous mais plutôt des indications de la façon de se rendre à l’auberge.   C’est beaucoup plus complique que cela parait d’organiser du transport avec comme seul moyen de communication mon petit netbook.  Je dois avouer ici que ma fille cadette a été extraordinaire pour m’aider.  Finalement le préposé de l’auberge  m’a demandé si j’allais visiter quelque chose aujourd’hui et je lui ai expliqué que ma priorité était de trouver du transport pour faire venir une pièce du Canada pour réparer mon vélo.  Je lui ai montré la pièce cassée, et je lui ai expliqué ce donc j’avais de besoin.  Il a immédiatement dit « on peut trouver cela a Panama ».  Il a pris le téléphone et a commencé  à appeler les magasins. Premier appel le magasin ou j’avais été en tout premier lieu.   Il m’a demandé toutes sortes de détails techniques sur le moyeu et avec un large sourire il m’a confirmé qu’ils avaient la pièce.  Je suis parti immédiatement pour le magasin. Ils avaient bel et bien la pièce, un moyeu Shimano pour vélos de route.  C’est peut-être un peu moins fort que le moyeu Deore pour vélos de montagne mais ça devrait aller.  Après tout il ne me reste que 3000 km à faire.  Le seul hic c’est que le magasin ferme dans moins d’une heure et que les mécaniciens refusent catégoriquement de poser le moyeu aujourd’hui.  Il faudra revenir demain.  Un peu embêtant car je sais qu’il y a un bateau qui part de Portebello après demain et qu’en partant demain matin très tôt j’aurais eu la chance d’embarquer.  La roue est plus importante, je suis quand même heureux.  J’ai le cœur léger car je sais maintenant que le vélo sera réparé demain matin.   Je trouve un petit resto italien pas loin de l’hôtel et je me commande un bon spaghetti avec un verre de vin rouge.  Je déguste chaque bouchée.  C’est vraiment délicieux.  Je retourne à l’auberge et j’y rencontre un jeune couple plutôt sympathique.  J’apprends très vite que lui est panaméen et Kupa et qu’elle est canadienne  originaire d’Amérique  centrale et revenue au pays depuis quelques années incapable de s’habituer à la rigueur hivernale québécoise.  Elle n’est pas seulement canadienne, et québécoise mais, à Montréal, elle habitait à quelques pates de maison de moi.  Nous étions presque voisins.  Quelle coïncidence,  nous sympathisons très rapidement et l’ami qui l’accompagne me dit qu’il peut me trouver un bateau pour la Colombie a moins de la moitié du coût des bateaux de touristes.  Il fait quelques téléphones et me dit 200$ départ samedi matin de l’hôtel vers San Blas, arrive en Colombie Dimanche dans la journée. J’accepte volontiers surtout que j’ai manqué le dernier départ de la semaine en voilier.
 Le 10,  je pars vers les 9h pour me rendre au magasin de vélo qui ouvre à 10h.  J’attendrai un peu sur le pas de la porte mais je m’en fous car je veux voir mon vélo en état de reprendre la route aujourd’hui.  Je connais la place maintenant et je fais affaire directement avec les mécaniciens.  C’est toujours agréable de parler vélo avec des gars qui connaissent cela.  Ils ont commencé à travailler sur la roue et je suis avec eux coté atelier. Ce qui me permet  aussi de vérifier  le travail.  Nombreux sont ceux qui m’ont dit que les panaméens ont tendance à tourner les coins ronds et qu’il vaut mieux les surveiller de près.  Ce que je remarque c’est tout le contraire, le type défait ma roue avec  grande précaution et minutie et il prend son temps, son patron le surveille et vérifie de temps en temps le travail.  En fait je suis plutôt impressionné.  Au  bout d’une demi-heure je décide de les laisser seul faire leur boulot et d’aller m’acheter des bermudas dans une mercerie que j’ai vue en arrivant.  Pour le moment je n’ai qu’une paire de jeans et mes shorts de vélo.  Plutôt chaud pour les uns et pas très commode pour les autres.  Je hais magasiner, c’est physiologique et psychologique. Mes bermudas  m’ont pris moins de 2 minutes à choisir,  essayer et payer.  Je me retrouve presque instinctivement  dans un McDonald un peu plus loin et je me connecte sur internet.  La réparation prendra près de 2h.  Je retrouve mon vélo en parfait état avec un beau moyeu noir tout neuf sur la roue arrière.  Le coût total de la réparation est de 33$.  J’avais sorti ma carte de crédit car je croyais que cette réparation allait me  coûter beaucoup plus cher.  La journée débute vraiment bien, il est presque midi et j’en profite pour aller faire un tour de vélo et visiter la ville. Nous sommes mercredi.
En revenant à l’hôtel en fin de journée, j’arrête m’acheter tout ce qu’il faut pour me faire à souper.  Ce sera spaghetti, avec une bouteille de vin rouge.  Mon spaghetti me coûte 2.30$ et ma bouteille de vin, un Merlot chilien, 3.49$. J’ai ajoute un morceau de fromage de Gesos local et une baguette de pain.  Pour moins de 7$ j’ai assez de nourriture pour 2 personnes voir même trois. Ce n’est pas que j’ai seulement que j’ai un super souper a très peu de frais mais je suis aussi entouré de jeunes voyageurs.  Autour de la table il y a des américains du Montana et de la Californie, deux filles qui viennent de finir leur service militaire en Israël, un couple  d’allemand et un Hollandais.  C’est plutôt sympathique et ça bat un souper au resto tout seul.  Malgré la différence d’âge, j’ai vraiment l’impression de fitter dans le décor.  La discussion tourne inévitablement autour des voyages et sur ce sujet j’accote n’importe qui.   Les jeunes sont d’ailleurs plutôt impressionné d’apprendre  que j’ai traversé l’Amérique du Nord et centrale tout seul sans aide logistique et que j’ai aussi fait l’Asie en 2009.
Le 11 au matin, je décide d’aller me promener dans la vieille ville de Panama connu sous le nom de  San Felipe.  Tout ce secteur de la ville est en reconstruction et on a recréé le plus fidèlement possible le vieux Panama à partir d’un bidonville.  C’est vraiment très jolie avec des constructions de la période français et espagnol avec en arrière-plan  l’océan pacifique.  Ça ressemble en plus gros et plus important a la reconstruction de Place Royale dans le vieux Québec.  C’est beau et agréable mais c’est trop « proper » trop « show case »  Je ne suis pas très friand car à part les marchands et les ouvriers de la construction, on y retrouve seulement des badauds et des touristes.  La vieille ville n’a pas été complètement reconstruite et il reste dans la partie nord de la péninsule tout un secteur ou réside encore de vraie panaméen.  Ils sont  pauvres, les résidences sont délabré, il y a des odeurs d’épices et de cuisine locale qui se mélange a la putréfaction des déchets qui s’accumulent un peu partout.  Le coin fourmille de monde qui essaye de gagner leur vie de toutes les manières possibles.  Ils ont de petits commerces, ici on vend moins d’artisanat et plus de produits de première nécessité car les gens vivent ici depuis des générations, on ramasse tout ce qui est récupérable.  On passe  d’un secteur à l’autre en traversant un pâté de maison.  Le choc est presque brutal.  C’est par  ici que je suis entré dans la ville le dimanche de pâques.  J’avais trouvé le coin et les gens plutôt sympa.  Là, je suis plutôt en touriste et une fois entré dans le secteur je me fais avertir à plusieurs reprises, par les bien-pensants, de ne pas m’aventurer plus loin car le coin est dangereux pour les non-résidents. Comme je suis à vélo, j’ai fait le tour du secteur et me suis même arrêté dans un petit boui-boui pour casser la croûte.  C’est vrai qu’ici je détone quelque  peu, je suis grand, j’ai la peau  blanche, je suis vieux et plutôt en forme, je suis habillé en vélo et mon équipement a vraiment l’air, ici, du haut de gamme.  Le cuisinier du comptoir me fait signe de mettre mon vélo a l’intérieur.  Pour 3$, on m’offre un immense morceau de poulet, du riz et une montagne de légume a l’étuvé beaucoup trop cuit  en plus d’un pichet d’eau froide et d’un Coca Cola muy frio.  Un coin de rue plus au sud cela m’aurait facilement coûté un 10 ou 15$.  On me regarde beaucoup, on me sourit encore plus.  En aucun moment je me sens menacé ou en danger.  Il faut quand même que j’avoue qu’il y a des secteurs ou je suis passe très vite à vélo et d’autre ou j’ai préféré ne pas entrer.  Il faut aussi avoir un peu de respect pour les gens et j’ai toujours cru que comme voyageur/touriste, je suis un voyeur qui me permet d’observer les résidents chez eux dans leur ordinaire.  Dans les coins défavorisés, surtout dans les grandes villes, faire étalage de richesse c’est juste manque de savoir vivre.  Et je comprends fort bien celui qui devant votre arrogance prendra avantage au maximum de sa situation d’hôte pour vous soutirer  le maximum de gain pour lui-même ou sa famille.  Par contre, on peut toujours aller chez son voisin moins fortuné pour mieux le connaître, apprendre sa langue, sa culture et partager sa façon de vivre.  Cela veut dire ne pas porter de jugement, accepter de changer certaines valeurs de confort et d’hygiène et démontrer en toutes occasions énormément de patience et de compréhension.  En tout temps.  Si Céline Dion venait vous visiter chez vous dans votre demeure comment aimeriez-vous qu’elle se comporte?  Il y a des endroits où je suis gêné de prendre des photos, voir même de m’y trouver à regarder les gens vivre dans la misère.  Normalement, j’évite ou je me retire le plus délicatement possible.   Par contre, la misère est un concept très  relatif, vous serez pauvre ou riche seulement si vous pouvez vous comparer.  Dans les communautés égalitaires, les gens ne sont ni riches ni pauvres, ils vivent c’est tout.  Je suis entre chez des gens qui vivent bien en dessous du seuil de pauvreté comme nous les occidentaux le définissons dans notre imaginaire collectif.  Pourtant, ces gens sont loin d’être  pauvre.  Dans leur communauté ils sont plutôt bien nantis et possèdent un bon statut social.  Ces gens  m’accueillent chez eux avec fierté et pour eux, je deviens un peu leur Céline Dion.  Par contre, cela ne me donne aucunement le droit  d’entrer chez eux et de sortir mon appareil photo.  Après tout,  je suis en visite, et en bon invité, je devrais attendre qu’on m’ouvre la porte.   Quand l’atmosphère est harmonieuse et que la relation s’est établie entre égaux, que survient quelques fois le miracle et pour quelques instants avoir l’impression de presque faire parti de cette communauté.  Cela n’arrive pas souvent et il faut gouter au max ces moments de grâce.   Un tel moment m’attendait pour le lendemain.
Quand je suis revenu à l’hôtel en fin de soirée, je me suis concocté un petit souper et j’ai pris part aux conversations des voyageurs autour de la table.  A plusieurs reprises, j’avais parlé au  portier de nuit.  Ce gardien silencieux qui veille à notre sécurité pendant que nous dormons.  C’est un  homme plutôt petit mais costaud, a la peau cuivrée et aux traits typé des indigènes  du Panama.   Il sourit toujours et essaie d’engager la conversation.  J’apprends qu’il est aussi un Kuna et de bout en blanc, il m’invite pour venir passer la journée du lendemain dans sa communauté.  J’accepte avec empressement.   Ça va me faire changement d’être avec des gens du terroir  pendant une journée.  Rogelio me confirme dans la soirée que toute sa famille sera la demain et qu’il pourrait avoir jusqu’à 9 personnes.  Très subtilement il me laisse comprendre que ce serait bien si j’amenais la  bière et quelques bouteilles de vin.  Rogelio est tout content et nous partirons demain matin pour sa résidence après son quart de nuit vers 9h.
Le lendemain, 12 avril,  nous partons vers les 9h.  On prend le bus qui passe juste sur la rue principale tout près de l’hôtel.  Nous sommes encore à l’heure des travailleurs et l’autobus est bond.  Nous sommes debout dans l’allée centrale.  C’est un vieil autobus scolaire décoré de couleurs criantes. L’intérieur est en tapis shag rouge pétant et le coin chauffeur est rempli de pendentifs, de statuettes et de toutous.  La musique joue à plein tube dans des haut-parleurs de qualité médiocres mais puissants.  Il y a de l’ambiance, les gens se connaissent et se salut.  Je dois avouer que j’ai aimé cette randonné dans la ville qui a durée près d’une heure mais que j’étais content de descendre au terminus du centre-ville. Rogelio a ensuite décidé que ce serait plus vite et plus confortable si nous prenions un taxi. Il a négocié la course au rabais mais le chauffeur a rempli son taxi avec des gens ramassé pêle-mêle dans la rue. Une fois son taxi plein, nous avons roulé jusqu’à la ruelle de terre battue qui conduit à la résidence de mon ami Kuna.   Dire que mon ami vit dans l’opulence serait mentir mais il vit bien dans sa communauté entoure d’amis et de sa famille immédiate.  Personne n’est individuellement propriétaire ici mais tout le monde est propriétaire car le terrain appartient aux Kunas et pour s’établir dans le secteur il faut être Kunas et être accepté par la communauté.  A premier vu cela semble être un bon « deal ».  Je n’en saurai pas plus. Il y a beaucoup d’albinos chez les Kunas et ceux-ci  ont un statut spécial dans la mythologie Kunas.  J’ai aussi été frappé  de constater que tout le monde semble avoir une place dans cette communauté  qu’elle que soit le handicap, l’orientation sexuelle,  la couleur de la peau.  La journée s’est passée tranquille  a jaser a l’ombre d’un manguier, en buvant de la bière et en sirotant du vin.  Tout le monde n’est pas relie a une route ici, la plupart des maisons sont reliées entre elles par des sentiers de terre  battus.  Aujourd’hui, j’ai l’impression que  toute la communauté  a passé sur le sentier du manguier.  Nous sommes généralement cinq ou six assis sous l’arbre,  Il y a le père de Rogelio, ses trois amis, Rogelio et moi, mais le nombre change continuellement au fur et à mesure que les gens vont et viennent.  Il y a plein d’enfants ici, ça grouille de bonheur, de rire et de liberté.  La vie peut paraitre  plus dure ici que chez nous, mais des fois j’ai des doutes, des gros doutes.  La mère nous a préparé une soupe au poisson, mais seulement pour Rogelio et moi.  La soupe est délicieuse et nous nous régalons.  Je ne sais jamais si je dois accepter un deuxième service ou non. Suis-je en train de dévorer la portion qui auraient normalement été a quelqu’un d’autre et si je dis non merci est-ce que je donne l’impression de ne pas vraiment aimer le plat que l’on me sert si gentiment.  Alors j’en prends mais juste un peu.  Nous sommes reparti  en fin d’après-midi, en taxi jusqu’à la route principale, puis en autobus jusqu’à l’hôtel.  Un trajet de 2 bonnes heures dans des autobus bondés de monde ou les haut-parleurs qui  crachent continuellement de la musique et tout cela dans une circulation d’enfer.  Rogelio se tape cela tous les jours pour aller garder un hôtel de jeunes favorisés par la vie qui viennent  visiter Panama.   Ma première impression de ma journée c’est d’avoir passé une superbe journée tranquille avec des amis.  Je regrette tellement de ne pas parler espagnol et d’être obligé de me faire comprendre par signe avec seulement quelques mots. Il y aurait tellement à dire et tellement de questions à poser.

Aujourd’hui le 13 avril, je décide  de faire comme tout le monde, de jouer au touriste et de visiter les écluses de Panama.  La plupart des jeunes de l’hôtel y vont en taxi ou avec les autobus de la ville.  Je regarde le trajet sur une carte et je crois que je peux facilement faire le trajet à vélo et cela me donne beaucoup plus de liberté de revenir ou d’aller ailleurs.  Je ne suis pas un grand amateur de ces endroits que l’on doit visiter quand on est dans certains pays.  C’est toujours organisé à outrance, on est toujours pogné avec des centaines de touristes qui  sont déversés par vagues successives devant les guichets.  Les écluses de Panama ne font pas exception.  Une écluse c’est une écluse et ici tout est organisé pour recevoir les touristes.  Le canal est certainement une machine qui rapporte, on la soigne et on s’assure que les touristes sont traites aux petits oignons.  On ne montre pas grand-chose mais c’est propre.  En fait, il n’y a que le musée avec ses photos et ses artéfacts qui réussit un peu, à nous ramener au début du siècle passé et nous faire comprendre  le travail titanesque qui a été fait dans des conditions infernales, avec si peu de moyens techniques.  Même si je comprends très bien que le  canal est une réalisation technique incroyable pour l’époque, j’ai coupé assez court ma visite : le théâtre, le muse, regard rapide le long des quais, photo pour la postérité  et je suis reparti.

Il était 11h et je me suis permis de me perdre dans la ville de Panama.  Je voulais passer dans les petites rues qui longent le Pacifique.  Pas de surprises, c’est le royaume des condos de luxe.  Il y a des fortunes colossales à Panama.   C’est très jolie, propre et sa détonne un peu avec certain coins pauvres qui sont à quelques pates de maison de ces immenses condos de luxe.  Mais c’est comme partout ailleurs, c’est comme ça.  Il était encore tôt et j’ai décidé d’aller visiter les ruines de la première colonie européenne qui s’est établie en Amérique et qui est à l’origine de la vile de Panama.  C’est à quelques kilomètres de l’auberge, il y a un petit musée dédié à cette première colonie.  Il n’y a personne, les droits d’entrés sont de 2$.  Un guide s’offre immédiatement a moi.  Je lui demande combien et il me dit qu’il est professeur et bénévole volontaire, qu’il aime l’histoire.  Il parle un anglais approximatif mais correct.  J’accepte volontiers son offre et il me fait visiter son musée.  C’est un véritable plaisir.  Cette visite a fait ma journée.  Après le musée, je fais le tour des ruines, prends quelques photos et retourne à mon hôtel après avoir passé au super mercado m’acheter un steak, trois patates et des légumes pour me faire une salade.  Je prends aussi quelques bières et une bouteille de vin.  C’est vendredi, et comme me l’avait suggéré mon ami André Mouton, c’est le  Happy Hour.  De plus, demain,  je pars pour San Blas, prendre un bateau pour la Colombie.  Enfin, on reprend la route.

Arrive à l’hôtel, mon ami Kuna, celui qui a fait la réservation, m’attend pour m’avertir que le bateau ne part plus avant lundi.  Les vagues sur l’océan sont trop grosses.  « Deception » comme dirais mon ami Charlebois.  Le steak ne goute plus la même chose.  Pas grave, je vérifie mes options avec les gens de l’hôtel et j’en viens rapidement à la conclusion que cela a assez durée et que je partirai en avion.  Je vérifie sur internet les différentes destinations possibles.  Je suis très très tenté par Cartagena, mais il y a aussi Medellin et Bogota.  Après mures réflexions et quelques bouteilles de bières, j’opte pour Medellin car j’ai déjà perdu 7 jours à Panama et en partant de Medellin je reprendrais mes 7 jours perdus.  L’hotel croit etre en mesure de me trouver un transport pour San Blas et probablement un bateau qui partirait.  Je décide de dormir sur toutes ces options et de prendre ma décision demain.

Nous sommes le 14.  A mon réveil il n’y a pas de bateau et après quelques recherches sur internet, je me book par l’entremise de e-dream un avion pour Medellin.  Ça parait beaucoup plus simple que ce ne l’est.  Premièrement, il y a tres peu d’avions qui vont directement sur la Colombie,  la plupart des envoles passe par l’Amérique centrale pour aller en Colombie, surtout ceux qui offrent des vols à rabais.  Cela fait qu’un vol qui devrait durer 2h peut prendre jusqu’à 23h.  Puis il y a le prix astronomique des billets.  Finalement, je mets un peu plus de sous pour voler direct car je veux arriver à Medellin le plus tôt possible pour remonter mon vélo et me rendre au centre-ville pour me trouver un hôtel pour la nuit.  Une fois ma réservation fait, je me rends à mon magasin de vélo pour aller me chercher une boite.  Je ramène la boite pliée en quatre sur mon porte bagage de vélo.  Ça marche.  A l’hôtel je défais mon vélo que je place soigneusement dans la boite.  Puis j’emballe mes sacoches dans un grand sac étanche acheté chez MEC qui devrait normalement servir à protéger mes vieilles sacoches contre les intempéries.  Trois sacoches entrent facilement dans la poche que je referme avec ma toile de sol de ma tente.  Le tout est attache avec de la grosse ficelle.  C’est rudimentaire mais ça marche et le tout pèse 23kg.  Ma boite de vélo pèse 23kg.  J’amène a l’épaule une petite sacoche avant et la sacoche de guidon.  Je suis fin prêt.  Je me tape un super souper de pâte avec une bouteille de vin.  Demain, je pars à 5h du matin et mon avion est à 9h 45.  Pas question que je rate ce départ.

Nous sommes le 15 avril,  Je suis à l’aéroport depuis quelques minutes, j’aligne le comptoir de Copa airlines.  Il n’y a pas encore de ligne alors je  m’approche avec mon passeport.  Le jeune homme est très gentil et parle un peu l’anglais.  Il me regarde et me dit qu’il n’a pas mon nom, et que je n’ai pas de réservation.  Je lui tends une copie des courriels échangé avec e-dream que j’avais fait imprimer par l’auberge hier au cas où.  Il me dit qu’il n’y a aucun numéro de confirmation et qu’il ne peut rien faire pour moi.  Si je le désire il peut me vendre un billet mais cela est très cher.  Il me donne un numéro de téléphone direct à la compagnie COPA et que cela devrait me sauver plusieurs dollars.  Je prends le numéro, j’appelle. Mais c’est un numéro à peser sur 1, puis sur 2 etc. C’est en espagnol et finalement on me met en attente.  Je manque de monnaies, le téléphone raccroche, je perds ma priorité.  Je vais essayer une autre fois pour vivre la même expérience.  Et puis c’est difficile de trouver de la monnaie en Amérique centrale.  Je perds un peu patience. J’envoie un courriel à l’agence sans réponse bien sûr.  Je retourne au comptoir en passant devant la foule revoir mon gentil commis.  Il doit partir mais me réfère à  l’agente juste à côté de lui.  Je suis prêt à acheter un billet directement.  Il y a de la place, on fait les arrangements, je vais pouvoir partir tel que prévu.  Je n’ai pas suffisamment d’argent liquide pour régler le prix du billet alors je lui donne ma carte de crédit.  Elle part et revient quelques minutes plus tard l’air embêté en me disant que ma carte ne fonctionne pas.  Elle a essayé à plusieurs reprises et la carte n’est pas reconnue par la machine.  C’est impossible, j’ai retiré de l’argent voilà moins de trois jours sans problème.  Je n’ai pas le temps de m’obstiner, je lui demande s’il y a une machine distributrice ou un banque dans l’aéroport.  Bien sûr que oui mais au rez-de-chaussée.  Je cours au rez-de-chaussée.  La machine refuse de me donner de l’argent.  J’ai dû l’essayer au moins quinze fois avec toujours le même résultat.  Je ne sais plus à quel Saint me vouer.  La banque n’est pas ouverte mais normalement le banques ne sortent pas d’argent autrement que par la distributrice.  Je remonte à l’étage des départs, me connecter sur internet et j’envoie un courriel à ma blonde pour m’assurer que le compte est réglé.  J’ai une réponse très rapidement ou elle me dit qu’elle a contacté la banque et de réessayer que cela devrait marcher maintenant.  Je cours à la machine.  Elle refuse toujours de cracher le cash.  La banque, qui est juste à côté, ouvre ses portes.  Il y a déjà une file de plusieurs dizaine de personnes.  Je m’aligne avec elle et j’attends mon tour.  On me laisse entrer, je me rends au comptoir.  J’explique mon cas et le caissier me dit qu’il ne peut faire d’avance de fonds à partir d’une carte de crédit et que je dois passer par la machine à l’extérieur.  Je suis dévasté.  Je sors de la banque en me disant que je vais retourner à l’auberge.  En sortant de la banque, je me dis pourquoi pas une dernière fois.  J’entre ma carte, pitonne et miracle la machine me donne l’argent.  Je ne comprends rien mais je cours voir la préposée de Copair qui est encore à son comptoir.  Je coupe la file et je luis tends l’argent.  Elle regarde son ordi, sa montre et me dit qu’il est trop tard maintenant pour faire le booking.  Je pourrais partir dans l’après-midi mais j’arriverais très tard dans la soirée.  Je me book pour le lendemain, même avion.  En sortant de l’aéroport par la porte des départs car tout ce temps je traine me bagages avec moi, je me hèle un taxi et je regagne l’auberge.  Je suis chanceux car le chauffeur connait très bien l’endroit.  Il m’offre de venir me chercher le lendemain matin à 5h si je le veux et il me fait un prix pour les deux voyages.  Je retourne à l’hôtel, j’ouvre mon ordi et je demande quelques explications à ma blonde.  J’apprends à ma grande stupéfaction qu’un employé de la banque TD a annulé ma carte pour ma protection en voyant le nombre de transactions effectuées dernièrement de différents pays d’Amérique latine sans avertir personne.  Le type à juste annule ma carte.

Aujourd’hui 16 avril, c’est mon anniversaire,  Je retourne à l’aéroport avec mes billets en main.  Je me mets en ligne avec tout le monde et sans anicroche je fais les procédures pour prendre le vol vers Medellin.  Sauf que le préposé me charge 100$ supplémentaires pour prendre mon vélo et encore 40$ supplémentaires pour le poids total de mes bagages.  J’arriverai à faire annuler cette derniers frais supplémentaires en arguant que puisque je paye un tel supplément pour le vélo, je n’ai vraiment qu’un seul bagage de 23 kilos ce qui est en dessous du poids règlementaire alloue par passager.  Me voilà enfin dans l’avion.  J’arrive à Medellin à 14h.  Le temps de passer les douanes et tous les contrôles, de monter mon vélo dans l’entrée de l’aéroport, me voilà parti pour le centre-ville de Medellin.  J’ai un 30 km à faire.    Environ 1h30 max me suis-je dit quand j’ai regardé la carte sur google.  Et bien non, en sortant de l’aéroport on se met à grimper et cela dure sur plus de 10km.  Je suis en nage et je me demande si je vais réussir à rejoindre Medellin avant la noirceur, puis la route se met à descendre et elle descend sur plus de 15 km jusqu’au centre-ville de Medellin.  Les pentes sont tellement abruptes que j’ai peine  à freiner et que je suis facilement projeté vers l’avant du vélo a chaque coup brusque des freins.  J’arrête a presque tous les coins de rue pour m’assurer que je ne descends pas pour rien car je me veux pas remonter ces pentes.  Je prendrai presqu’une heure pour trouver l’auberge jeunesse que j’avais déniche la veille sur internet.  Je m’installe dans l’un des dortoirs.  La place est propre et assez conviviale.  L’atmosphère est très jeune et très cool.  Je ne « fit » tout simplement pas dans le décor mais je m’en fou éperdument.  Je m’installe à une table à l’extérieur et je regarde mes courriels.  CE sera mon cadeau de fête.  J’ai tout plein de courriels et de messages sur facebook.  Puis tout d’un coup je vois apparaitre sur mon mur un message de mes filles avec une vidéo.  Elles se sont enregistrées pendant le week-end de Pâques à la maison pour me souhaiter bon anniversaire selon notre tradition familiale en chantant notre chanson de bonne fête.   J’en ai la larme à l’ œil mais comme je suis tout seul et entouré de joyeux lurons qui eux font la fête, je me retiens.  Je vais écouter cette vidéo au moins 10 fois.  C’est vraiment super d’avoir une famille.

Le lendemain, 17 avril je me lève très tôt et je pars immédiatement après avoir réglé ma note et installe mes sacoches.  Assez facile de sortir de Medellin.  Il y a beaucoup de cyclistes qui s’entrainent sur des supes vélos de route.  L’un deux me dépasse et je lui demande s’il y a un super bon vendeur de vélo dans le secteur.  Il me fait signe que oui et me montre le chemin.  Sans trop de difficulté, je me rends directement au magasin.  Les gens me font comprendre que le magasin n’ouvre pas avant 9h.  Je vais attendre.  Il y a un mignon petit café juste sur le coin de la rue et je m’y installe.  Un bon café colombien, avec quelques pâtisseries.  Les gens ici sont vraiment friands des pâtisseries et de la friture.  Je sors mon ordi et j’ai immédiatement une connexion Wi-Fi.  J’aime de plus en plus ce pays.  Les gars du magasin sont supers.  Premièrement ils finissent par trouver des tubes qui devrait faire l’affaire c’est du 27 et non du 28 mais le proprio me garantit que cela va marcher.  J’achète les trois chambres à air.  Ma roue arrière qui a été monte à Panama a souffert du voyage et n’est plus parfaitement aligne.  Le type du magasin me fera  un super job de réalignement.  Je change aussi mes feins.  Le tout prend une heure.  Départ.  Ici on grimpe, monte, descend, monte encore.  Je suis épuisé.  J’ai peut-être été un peu trop relax a Panama.  Je  ferai au mieux un 50 km et vers 16h, je m’arrête dans un petit patelin en banlieue de Medellin qui s’appelle Santa Barbara.  C’est un village qui s’étire en ligne droite ou presque sur la crête d’une montagne.  C’est un très beau petit village.  J’y trouve une chambre d’hôtel dans une résidence privée pour 1500 COP (environ 6$).  Il y a un café internet juste en face, des restos et des épiceries.  Je suis tôt, il pleut à boire debout.  Je me suis arrêté à temps aujourd’hui.  J’en profite pour me faire couper les cheveux et la barbe.  Je fais couper à l’échelle 1.  C’est très court et j’entends ma blonde qui me dit déjà de me refaire pousser tout cela au plus vite.

Quand je pars au petit matin (18 avril), je roule sur la crête de la montagne entre les maisons je peux apercevoir les falaises qui tombent de chaque cote.  Il y a des nuages en contre-bas.  En fait c’est un peu comme si je faisais du vélo au-dessus des nuages sur le faîte d’une montagne.  Super feeling.  Aujourd’hui, j’aimerais vraiment faire un peu de kilométrage et avancer sur le chemin.  Plus je m’éloigne de Medellin et moins il y a de services.  Les villages s’étirent maintenant et la plupart n’ont pas d’hôtel, pas de resto.  Je suis vraiment en campagne.  Des champs et de la culture a perte de vue et on monte, on monte et on descend mais on monte encore.  Vers 13h j’entre dans une petite ville ou il y a hôtel et tout le tralala mais si la tentation est grande, la volonté de faire plus de chemin prends le dessus et je continue avec le but de faire mes 100km aujourd’hui.  Malheureusement, difficile de savoir car depuis hier, mon odomètre semble travailler seulement quand cela lui plait.  Il arrête et repars sans préavis de son propre chef.  Les batteries semblent bonnes, les pièces sont en bonnes états et l’alignement parfait.  Mais je ne sais plus si j’ai fait 100 ou 75 ou 175 km.  De toute façon. Vers 16h30 je commence à penser sérieusement que je devrais me trouver un hôtel pour la nuit.  Rien en vue, les gens à qui je demande me disent toutes sortes de choses différentes.  A une croise de chemin, je m’arrête prendre une boisson gazeuse  et les types me disent qu’il n’y  a rien avant Santa Rosa qui est à une heure de route.  J’enfourche ma bécane et je roule.  Quelques kilomètres plus loin, il y a une clôture ouverte sans porte qui entre dans un champ de petits arbres.  Je m’y engage.  Le terrain est un peu boueux mais c’est plutôt la norme ici.  C’est un oranger.  C’est vraiment magnifique.  Je trouve un petit monticule près de la route entre quatre arbres.  C’est ici que je vais passer la nuit.  Je défais mes sacoches, monte ma tente, et je m’installe.  Je fais aussi le tour du propriétaire et je m’offre cinq beaux gros oranges bien murs que j’arrache moi-même de l’arbre.  De plus j’ai faim et j’ai soif.  Je n’aurai jamais goute a des oranges aussi bonnes de ma vie.  Je me gave d’orange et de noix, peanuts et raisins secs (mélange tropical acheté à Panama).  Un régal.  Quand le soleil disparait à l’horizon, je crois que je dormais déjà.   Pendant la nuit je suis réveillé par les éclairs et le tonnerre.  Il n’y  rien que je puisse faire alors je me rendors mais ça tombe dru.  On dirait qu’il pleut au moins une fois par jour ici.  Et quand ça tombe, ça tombe.

Je me suis réveillé avant le lever du soleil. Nous sommes le 19.   Il faisait encore nuit.  Mais l’averse n’avait pas encore rendu l’âme.  J’ai essayé de me rendormir mais seulement avec un succès mitigé.  La dernière chose qu’on veut en camping c’est de se lever et d’avoir à démonter sa tente à la grosse pluie.  Les besoins primaires vont m’obliger à sortir de mes draps, m’habiller et sortir à l’extérieur brave les éléments.  Une fois revenu à l’intérieur je suis détrempé et je salis tout mon équipement.  Aussi bien prendre le taureau par les cornes et partir.  J’emballe tout, j’installe mes sacoches sur le vélo, je démonte la tente, j’enfouie tout dans une sacoche et je pars.  Il fait plutôt frais.  Le chemin qui était déjà un peu boueux est maintenant une grande plaque de boue liquide.  Je dois me rendre ‘à la route principale en prenant mille et une précaution pour ne pas m’étendre de tout mon long dans cette terre détrempée par la pluie.  Pas très chaud au petit matin de commencer a pédaler alors qu’on est déjà tout trempe.  La route est détrempée, les camions vous vaporisent la gadoue de la chaussée en plein visage.  De plus, avec cette pluie, il est impossible de porter des lunettes.  Vraiment assez quelconque comme début de journée.  J’ai vu sur ma carte qu’il y a une seule ville pour au moins 100km.  Avant même de partir j’avais décidé que je m’arrenterais a Peirira.  Et c’est exactement ce que j’ai fait.  Premier hôtel en entrant dans la ville,  J’ai décidé de me faire sécher et de faire sécher ma tente.  On ne sait jamais ce qui m’attend demain.

lundi 9 avril 2012

2 -9 avril fin du Costa Rica et le Panama

Nous sommes le 9 avril, j’ai pris cela cool aujourd’hui.  Je voulais faire la grâce matinée mais je me suis réveillé sans réveil à 5h. J’ai réussi a rester au lit jusqu’à 6h30 mais je n’ai jamais réussi à me rendormir alors je me suis levé mais j’ai quand même pris mon début de journée relax.  Mon seul but aujourd’hui et de trouver les magasins de vélos que j’ai identifié sur internet et voir s’ils ont en stock une roue arrière de 700cc X35C.  Hier, juste avant de prendre le pont des Amériques qui traverse le canal de Panama, je me suis aperçu que mon moyeu de roue arrière était cassé et que j’avais 5 rayons qui tenaient par la peau des dents. C ‘est un miracle que la roue ne se soit pas pliée en chemin.  J’ai continué  à rouler car je n’avais pas le choix mais j’étais un peu stress car la roue arrière supporte un poids assez élevé.  J’avais beau essayer d’éviter trous et bosses j’avais l’impression qu’il y en avait plus qu’avant.  Il faut absolument remplacer.  Dans la matinée, j’ai fait cinq magasins de vélo  dont trois des plus importants mais personne ne semble pouvoir m’aider.  Ici on roule sur du 26ˮ et chaque magasin me renvoi a un autre.  J’avais lu sur internet que c’était inutile de chercher des pièces si on était monté sur du 28ˮ.  Alors las de courir d’un bout à l’autre de la ville sans résultat, je me suis arrêt dans un McDonald, pris mon petit netbook et envoyé un courriel à mon magasin de vélo à Ottawa avec ce que j’avais de besoin et demander s’il pouvait m’aider.  On est lundi de Pâques et je ne m’attendais pas à recevoir une réponse avant demain mardi.  En moins e 10 minutes, c’est gars la me répondait de fournir une adresse à Panama et qu’il ferait tout en leur pouvoir pour me dépanner rapidement.  Je me suis trouvé un petit hôtel genre Auberge de Jeunesse, j’ai loué et je leur ai fourni une adresse.  J’attends maintenant qu’il m’avise de l’équipement disponible, du moyen de livraison et de la façon qu’ils veulent être payés.  J’ai aussi hâte de voir le temps que cela prendra pour recevoir le tout.  Pour le moment je suis dans une petite auberge jeunesse dans un quartier assez cossu de Panama, je mange des chips et je bois de la bière en mettant à jour mon blog.  La grosse misère noire.  Demain, je vais visiter.
O est le 8 avril, je me suis levé a l’aurore. J’ai emballé  mon équipement puis par la fenêtre je pouvais voir que le trop plein du réservoir d’eau de la résidence coulait par un tuyau et que cela faisait comme une chute d’eau et que si je me mettais dessous, cela pourrait me servir de douche.  C’est ce que j’ai fait.  Je suis monté sur la colline, je me suis déshabillé et j’ai pris une douche.  L’eau était bonne mais elle tombait d’au moins 20 m alors c’était une douche avec beaucoup de pression mais oh, combien rafraichissante.  Je me suis habillé et je suis parti dard-dard.  Je me suis arrêté a plusieurs endroit pour manger et boire.  Plus on s’approche des grands centre et plus il y a de l’activité. Ici je suis gâté, il y a plein de petits villages avec des magasins généraux et des bouis-bouis ou je peux arrêter me rafraichir.  Juste avant d’arriver au pont des Amériques, je me suis arrêté chez un marchand de fruits sur le bord du chemin.  Le type qui m’avait hale du bord de la rue était tellement content que je m’arrête chez lui qu’il m’a donné un melon d’eau, des bananes et rempli d’eau fraiche mes deux bidons et une bouteille de 2 litres que je traine avec moi. Il était midi et j’avais déjà parcouru mes 90 km.   J’avoue que c’est quand même « trippant » de traverser le pont qui relie les deux rives du canal de Panama mais comme c’est souvent le cas sur les ponts, il n’y a pas d’accotement et on s’y engage à nos risques et périls.  Mais cela en vaut la peine.  Après le pont, on entre dans la ville de Panama par les vieux quartiers.  C’est un coin assez achalande mais comme on est le jour de Pâques, la ville est calme et il n’y a presque personne dans les rues, c’est conge.  Je me suis trouvé un petit hôtel ou j’ai pu vérifier mes courriels.  J’espérais vraiment avoir une réponse de mes CS.  J’ai été déçu car il n’y avait aucun signe de vie.  Il y a beaucoup de monde qui se sont inscrits sur CS mais ils ne semblent pas être très actifs.  C’est regrettable.   Après plusieurs essaies dans différents hôtels du centre-ville, je me suis inscrit à la première pour 27$ US.  C’est bien; climatiseur, douche sans pommeau et un bon lit avec accès internet.  Que peu-t-on demander de mieux?  J’ai pris une marche pour me délier les jambes et j’ai remarqué dans un dépanneur qu’il y avait des petites cabines pour faire des appels internationaux.  J’ai appelé à la maison.  Je suis tombé sur le répondeur.  Déception.  J’aurais aimé parle à mon monde.  Je sais qu’ils sont tous à la maison pour marquer la Pâques.  En revenant à l’hôtel, j’ai envoyé un message à ma cadette sur Facebook et en quelques minutes j’ai su ou ils étaient.  Retour au dépanneur et cette fois ci j’ai pu parler avec ma blonde, mes filles et mes amis. Ce qui est rigolo ici c’est que la majorité sinon la totalité des dépanneurs semblent être entre les mains de chinois ou du moins d’asiatique.  C’est comme au Québec. 
 Nous sommes le 7 avril, samedi saint. J’ai fait mes 112 km aujourd’hui sans trop de difficulté.  Il y avait toujours un orage qui pointait à l’horizon mais elle n’a pas frappe.   Je me suis arrêté en banlieue de San Carlos environ 100 km au nord de Ciudad de Panama car l’orage se faisait de plus en plus menaçante.  Il y avait une maison en construction vacante sur le bord du chemin et je me suis dit que ce serait un bon endroit pour me protéger de la pluie.  Je suis entré dans le bâtiment, il y avait un bon toit et des murs de béton.   Le plancher était jonché de débris de bloc de ciment et à l’aide de quelques branches cou à l’extérieur, le ménage était fait en deux temps trois mouvements.  Je me suis installé ou il y avait une dalle de ciment. J’ai monté ma tente, seulement le moustiquaire surtout qu’à l’angle ou je suis il y a une belle  brise qui passe par les ouvertures qui deviendront un jour des fenêtres.  A l’extérieur on dirait que l’orage a passé en coup de vent.  Il est 15h30 et il reste environ deux heures de clarté.  Dois-je reste ou devrais-je repartir pour me rapprocher de Panama.  Je suis tente de rester mais voilà qu’un groupe de quatre adultes et deux enfants s’approchent lentement de mon abri en parlant tout bas.  C’est drôle car ils sont très certainement chez eux et ils approchent comme gêné de me confronter.  « Holà, bonas tarde » dis-je, et la glace est brisée.  Ce qui ne signifie pas que je comprends tout ce qu’ils me disent mais je crois saisir le sens.  Je m’excuse avec profusion, je leur montre mon vélo, que j’arrive du Canada et que je cherchais un abri pour me protéger de la pluie en montrant le ciel tout noir à l’horizon.  Je crois qu’ils ont compris car au même moment, comme pour appuyer mes propos, mes anges ont fait gronder le ciel qui s’est fait plus menaçant.  Je leur dit aussi que je devrais être parti à l’aurore autour de 5h ou 6h, dès que le soleil se lève.   Ils se sont consultés, puis ils m’ont dit que c’était OK, que je pouvais rester cette nuit.  Cela me donne quelques heures de clarté pour mettre à jour mon blog.
Hier, vendredi le 6 avril, j’ai fait un 140km.  Il faisait vraiment chaud et le terrain était vallonné.  Une journée plate, illuminée seulement par l’apparition, alors que je mettais arrêté au McDonald de Santiago pour la connexion internet, d’une jeune famille de canadiens à vélo.  Il y avait le papa, la maman, un petit gars et une petite fille.  Ils sont de Hamilton en Ontario et ils sont partis depuis presque un an avec un minimum de bagages et deux vélos.  Ils sont super sympathiques et j’aurais aimé parler plus avec eux mais il y avait toujours quelqu’un pour venir nous interrompre.  C’est fou comme il y a des étrangers au Panama et ils semblent se regrouper au MacDonald.
J’ai été tente de rester à Santiago.  J’avais presque mon 100km, la journée était encore jeune, la ville  avait plein d’hôtels, de restaurants etc.  Mais, j’avais planifié me rendre le plus loin possible et je pouvais sans problème me rendre au moins à Divida alors je suis reparti.  Je me suis tapé un autre 45 km.  La ville de Divida est très désappointante.  C’est une croise de chemin avec une station-service, aucun petit resto style binerie, quelques commerces d’appoint et des arrêts d’autobus et quelques maisons.  Juste à la sortie de la ville il y a un hôtel.  Je me suis arrêté,  l’hôtel semble vraiment bien de l’extérieur.  J’entre dans le bureau, il n’y a personne,  j’ai beau crier « holà senior »  rien, aucune âme qui vive.  Il y a une affiche qui mentionne d’aller au restaurant juxtapose aux chambres de l’hôtel.  Je m’y rends sans plus de succès.  Tout est grand ouvert et il n’y a personne.  C’est bizarre car ici tout est normalement barre à double tour même quand il y a quelqu’un pour surveiller.  Je fini par trouver quelqu’un a la station-service qui me dit que l’hôtel est fermé.  Pa s de service.  Il me dit aussi que le prochain hôtel est à 40 km plus loin.  Ça me fait une belle jambe,  il commence déjà à faire noir.  Je demande avec grand effort et de nombreux signes, si je peux monter ma tente sur le patio en belles céramiques qui fait le tour de l’hôtel.   Le type trouve tout cela très drôle et me fait signe de le suivre.  Il cogne a quelques chambres, puis finalement quelqu’un réponds.  Il est évident que le type dormait.  Il est responsable de l’hôtel.  IIl me demande 45$ pour la nuit.  Il y a douche, climatiseur et internet.  L’hôtel semble opérationnel.  J’essaie de faire descendre le  prix à 25$ puis 30$.  Le type accepte de descendre à 40$ mais il est évident qu’il ait tout à fait conscient de  posséder le seul hôtel à la ronde et que je suis coincé.  Pendant un moment j’ai pensé aller voir les policiers au coin de la rue pour voir si je ne pourrais pas camper sur leur terrain mais tout mon équipement est détrempé de la veille et j’ai l’impression qu’il va pleuvoir encore ce soir, alors à contrecœur, j’accepte de payer 40$.  Je suis surpris de la qualité de la chambre qui est impeccable avec un super bon lit, une télé à écran plat, une connexion internet qui fonctionne parfaitement et une douche avec des tuiles.  C’est plutôt class.
Le jeudi 5 avril, je suis parti de la chambre d’hôtel que j’avais prise à Conception et j’ai roulé 140 km.  Il n’y a presque rien sur cette route, quelques maisons parsemées ici et là, des abris d’autobus lorsqu’il y a un carrefour, quelques petits dépanneurs ou on trouve boissons gazeuses, biscuits et les choses de premières nécessités.  Il n’y a pas de restaurant, pas de vendeurs de fruits, pas de village a proprement parlé.  J’étais parti sans manger.  A 10h je me suis résigné à acheter des biscuits d’avoine Quaker et une orangeade.  Puis au sommet d’une petite colline, un restaurant ou un camionneur s’est arrêté manger.  Cela est bon signe.  De doute façon, j’ai tellement faim que je me serais arrêté même s’il n’y avait eu personne.  La dame m’offre une soupe au poisson ou un gigot de quelque chose qui semble  trop cuit et dur comme de la roche à voir mastiquer mon conducteur de camion.  J’opte pour la soupe, qui est  un bouillon de poisson ou flotte quelques oignons et quelques légumes genre carottes et autres choses que je ne saurais nommer et un poisson en entier avec tète et queue.  C’est un délice, sauf qu’il faut faire super attention aux arrêtes.  Un peu raide le matin pour déjeuner mais il est passé 10h alors c’est OK.  C’est le seul repas que je mangerai aujourd’hui.  Il n’y a presque rien sur la route, tout semble être en fonction des « resorts » qui sont au bout de de chemin de terre qui vont systématiquement vers la mer.  Je ne m’y engage pas.  Les hôtels sont toujours trop cher et l’atmosphère pourrie par des vacanciers capricieux.  Alors de village en village s’il n’y a pas d’hôtel, j’opte pour continuer mon chemin en espérant qu’il y aura quelque chose dans le prochain village.  Cette fois-ci erreur, le temps se couvre de plus en plus et je commence à recevoir de gouttes de pluie et je suis toujours au milieu de nulle part.  Je sens que je vais me faire prendre par la pluie.  Je décide de m’arrêter dans une minuscule petite clairière qui donne sur le chemin principale.  La grille n’est pas verrouillée et je m’engage plus en avant dans le champ.  Je m’installe derrière une petite butte qui me cache de la route je monte ma tente, entre mes sacoches et la pluie commence à tomber.  Je n’aurai pas le temps de mettre mon vélo à l’abri.  Il restera debout retenu par une branche juste à cote de la tente.  La pluie est particulièrement violente et le terrain est vite détrempé.  De l’intérieur, j’entends la pluie qui frappe le volant qui recouvre la tente.  Je me déshabille, mange les quelques arachides et les raisins secs qui me reste accompagné d’un Saint-Laurent frappé qui aurait pu être servi un peu plus frais.  Je me couche.  Il commence juste à faire noir alors il doit être environ 19h.  Au petit matin quand je me suis réveillé, j’étais inondé, mon matelas pneumatique flotte presque dans la tente et mes sacoches sont environ dans un pouce d’eau.  Je n’avais rien laissé sur le plancher alors mes choses quoique moite ne sont pas détrempées.  Vive l’expérience acquise d’avoir été fantassin.  Je m’habille, prends quelque photos de la tente pour la postérité et me voilà reparti pour une autre journée.  J’ai vraiment été chanceux car si je m’étais arrêté quelques minutes plus tard, j’aurais été détrempé, et j’aurais quand même du me coucher sous la tente car le lendemain, il n’y avait aucun hôtel sur cette route pour des dizaines de kilomètres.
J’étais à Parrita le 2 avril,  Il me restait près de 200km à faire pour traverser la frontière du Panama.  Le 3 avril j’ai couché a Palmar Norte . Tout le long de cet itinéraire, on suit le pacifique et le paysage est magnifique.  S’il y a eu un paradis sur cette terre, il devait être sur la cote de l’Amérique centrale,  avec ses deux océans à distance humaine, ses arbres fruitiers, ses montagnes et ses fleuves mai surtout  l’abondance  avec laquelle  la nature vous offre e qu’elle a de mieux.  Il est facile de se voir sur une plage se contentant de ce que Dieu nous offre sur un plateau en or.  N’est-ce-pas Aznavour qui chante : « il me semble que la misère serait moins pénible au soleil ».

mardi 3 avril 2012

19 mars 2 avril, Guatemala, El Salvador, Honduras, Nicaragua, Costa Rica

Nous sommes le 28 mars 2012, je suis finalement arrive à Leon à quelques 100 km à l’est de Managua, Nicaragua.  Depuis que je suis entre en Amérique centrale, le soleil tape dur.  En fait c’est l’ennemi numéro 1.  Même que j’aime presque avoir le vent dans le visage car sinon c’est presque insupportable à partir de 10h le matin.  Je suis dans un petit hôtel au centre-ville de Leon.  C’est très gentil et l’hôtel est tenu par un britannique qui doit avoir à peu près 30 ans.  C’est beau, c’est propre et ça me coute 15$US.  La journée a été somme toute facile.  Je suis parti ce matin à 6h45 de l’hôtel de Somotillo à la  frontière El Salvador-Nicaragua.  Traversée la frontière a été du gâteau.  Je n’en reviens pas comme c’est facile,  D’ailleurs si cela n’avait été d’un groupe de jeune qui lave les camions à la frontière. Je serais passe tout droit sans m’enregistrer  au poste frontalier.  Après qu’on m’est indiqué où aller je me suis rendu devant un guichet ou j’ai fait le pied de grue pendant moins de quinze minutes pour me faire soulager de 15$ US.  Il n’y a toujours pas de timbres dans mon passeport qui authentifie mon entré au Nicaragua.  D’ailleurs dans mon passeport il y a seulement le timbre du Guatemala qui y figure tous les autres pays incluant les États-Unis ont regardé mon passeport et mon laisse entre sans rien y inscrire.
Jusqu’à maintenant le pays que j’ai le plus aime est le Guatemala, les gens sont sympathiques et c’est le pays le moins cher d’Amérique centrale.  C’est beau, c’est chaud et la mer est de toute beauté.  Il y a moins de tourisme.
J’ai traversé le Guatemala en trois jours, Il ne s’est rien passer de particulier sauf le denier soir alors que j’avais un CS prêt à me recevoir. Sa maison était un peu en retrait de la ville frontalière et je n’y ai pas pris attention.  Mais une fois sur les lieus après avoir roulé plus de 120 km ajouter un 20km supplémentaire c’est dur sur le mora,l surtout que je n’avais pas vraiment pris contact avec lui.  J’avais une adresse et un numéro de téléphone.  Je me suis rendu dans le village, j’ai arrêté le premier venu pour lui demander s’il connaissait l’adresse.  Les trois premières personnes à qui je me suis adressé n’avaient aucune idée de l’adresse.  Ici la majorité des gens ne fonctionne pas avec des adresses mais avec des noms de secteur puis par connaissance de la communauté. Souvent il n’y a pas de nom de rue.  J’ai finalement trouve quelqu’un qui s’en connaitre l’endroit exacte voulait bien m’aider à trouver, c’était un jeune homme, bien habille a la mode américaine.  Il parlait bien l’anglais et semblait heureux de pratiquer.  Il a trouvé l’endroit quoique cela a pris plus d’une demi-heure.  Il fait noir maintenant, nous sommes à l’adresse de mon CS, les voisins confirme nt que nous sommes au bon endroit.  Mais il n’y a pas de réponse à la maison.  Nous prenons le téléphone et nous appelons mon  CS pour réaliser qu’il est à Mexico et que la maison est vide.  Le jeune homme me propose de m’héberger pour la nuit.  L’offre est tentante car il dit vivre seul et qu’il a plein de place pour moi.  J’accepte et je le suis chez lui.  Nous nous enlignons de plus en plus dans des endroits mal éclairés et dans des rues étroites et plus nous avançons et plus mon nouvel ami semble être connus.  Finalement, nous arrivons dans une rue éclairée que par les lumières des maisons environnantes, tout le monde salut mon ami et l’atmosphère est très communautaires.  Petit  à petit mon nouvel ami me présente tantôt un cousin, un oncle, un ami, une tante, une petite cousine et cela n’arrête pas jusqu’à ce qu’on soit rendu chez lui.  Tout le monde est dehors à la fraiche.  Je suis présenté au père, à la mère, aux sœurs et frères ou demi-frères, la mère n’est pas la vraie mère mais la deuxième épouse de son père. Et ainsi de suite.  On me fait entrer dans un garage en terre  battu pour me rendre compte que c’est là que la famille vit et que mon ami y a une chambre .  Difficile de décrire.  Une petite chambre vide avec un lit, un grabat par terre, un meuble.  Pas de porte mais un drap suspendu.  A l’extérieur, sur la droite il y a une structure de béton qui sert d’évier, de douche, de salle de lavage  et de toilette.  Pas d’eau courante mais un grand bassin ou on puise l’eau à l’aide d’une petite écuelle de plastique.  Cette écuelle sert à puiser l’eau du bassin pour effectuer toutes les taches, elle sert de pommeau de douche, de chasse d’eau pour la toilette, pour fournir l’eau pour faire la vaisselle ou pour laver le linge ou pour se laver les dents le matin.  L’eau est froide mais après une journée au soleil, cette eau est quand même rafraichissante comme douche.  On m’accueille comme un roi, on me donne un siège au milieu de la famille, la mère me prépare un repas simple mais savoureux, on me pose mille et une question.  Mon espagnol est plus que médiocre mais je comprends suffisamment pour esquisser une réponse. Ce sont les réponses qui exigent de mes hôtes une bonne dose de patience et beaucoup d’imagination pour comprendre ce que je dis,  C’est plus comme jouer aux devinettes que d’avoir une grande conversation philosophique et puis il y a toujours mon ami pour fignoler la traduction ou remettre la conversation sur les rails.  On me sert une bonne bière froide, des tortillas a volonté, une viande qui est délicieuse et qu’on me dit être de la cabeza ( de la tête) je ne saurai jamais vraiment quelle partie de la tête je suis en train de manger,  ce n’est pas très grave car c’est délicieux. J’ai aussi  une salade et toutes sortes de choses fourrées dans de la pâte.  Je mange plein mon sous.  C’est gens sont vraiment pauvre, mais ils sont généreux, agréables, curieux, patients, hospitaliers et surtout heureux de partager avec un étranger.  Je ne me sens pas de trop, au contraire je suis reçu comme  un ami.  J’ai vraiment l’impression que les gens sont heureux de me recevoir chez eux et de partager avec moi ce qu’ils ont.  Ce genre de feeling n’arrive pas souvent même quand on voyage à vélo comme moi.  C’est une grâce du ciel.  Il faut la saisir et en profiter au max.  Ça pourrait être la seule de tout le voyage mais tout le voyage faut la peine, ne serais-ce que pour un seul de ces moments.  Je passe une soirée fantastique.  De plus, une fois la famille dispersée, mon ami me confie qu’il a passé quelques années aux États-Unis à Houston plus précisément, qu’il était illégal comme la plupart des mexicains et qu’il  été pris pour entrer dans les rangs de gangs de rues.  Qu’il a commis quelques crimes, qu’il a du participer à des batailles de gangs a plusieurs reprises, qu’il avait un revolver et qu’il l’a utilisé.  Qu’il a été pris par la police, juge et condamné à la prison.  Qu’il a purgé quatre ans dans les pénitenciers américains et qu’il a été expulsé du pays voilà quelques années.  Qu’il a une petite fille à Houston qu’il a eu avec une Nicaraguayenne mais qu’il ne peut aller les voir.  Qu’il attend encore quelques années pour faire une demande pour aller voir sa petite fille.  Qu’il ne regrette rien car il n’avait pas le choix.  Qu’il est un bon gars, qu’il croit en Dieu et qu’il espère une vie meilleure.  Une soirée comme cela, il n’y a pas un seul hôtel au monde qui peut te l’offrir.  Et moi, j’ai la chance de me la faire offrir sur un plateau d’argent.
Le lendemain matin tout le monde est debout à 6h. Il faut aller travailler.  On mange rapidement, sur le coin de la table, un café bouillie dans la marmite comme en camping mais qui est vraiment délicieux accompagné d’un petit pain sec et voilà.  Je reprends ma bicyclette, quelques photos d’usage  et je suis parti.  En quelques heures, je rejoins la frontière, passe au El Salvador et je commence à suer a grosse goutte tellement il fait chaud, le paysage est magnifique.  En fin de journée, je n’ai toujours pas trouvé d’hôtel et je commence à désespéré.  Au détour d’une route, on m’indique des hôtels à quelques km.  Je décide de me rallonger et d’aller voir.  C’est vers la mer et c’est écrit resort, j’aurais dû me douter.  Je vais me taper un 12 km dans de petite route pour arriver dans un endroit protégé par des guérites, et des gardes armés.  N’entre pas qui veut mais mon visage pâle et mon allure américaine me donne des passe-droits que je prends avec regret.  Ici on entre qu’avec réservation me dit le garde armée.  On me tend un téléphone comme si on me faisait un honneur.  Le type sans visage à qui je parle par l’intermédiaire d’un téléphone accepte de m’accommoder pour un soir pour la modique somme de 150$ US.  Poliment, je luis fait savoir que je ne paye pas ce genre de prix. Conversation terminée.   Un garde, gentiment me laisse savoir qu’il y a des hôtels moins chers dans le secteur, et de retourner sur mes pas et de tourner à gauche au bout de la rue.  C’est e que je fais,  plus de guérites, plus de gardes armées et je commence à frustrer. J’arrive à un hôtel, supposément la moins cher du coin, accompagne de deux gardes armés.  Je descends de vélo, on me reçoit avec beaucoup d’égard pour me dire que c’est 60$ US.  Je laisse transpirer mon caractère colérique, tourne les talons, enfourche mon vélo, et repart vers la grande route,  Tous ces simagrée me dérangent profondément.  Comment peut-on faire étale de tant de richesse dans un environnement si pauvre tout en refusant l’accès aux gens à qui appartient ce pays.  Si j’étais Salvadorien, comment réagirais-je à ce genre de comportement.  Tout le monde y trouve son compte vous me direz.  Non ce n’est pas vrai seulement quelques-uns et cela en creusant un fossé qui ne peut que s’élargir entre deux mondes qui pourraient tellement apprendre l’un de l’autre.  Sans lien direct, sans contact, sans communication on ne peut qu’engendrer la peur de l’un et la frustration des autres.  On aurait tellement à apprendre les uns des autres mais il faut se donner la chance.  En tout cas, je suis retourné sur mes pas, un peu fâché mais surtout déçu de mes contemporains.  J’ai trouvé un petit hôtel tout à fait acceptable à Acajutla, quelques kilomètres plus hauts avec piscines, climatiseurs et internet qui ne fonctionnait peu ou pas mais qui m’a permis d’entrer en contact avec tout le personnel. Ma chambre m’a couté 15$ avec le souper fourni.  Un super club sandwich servi dans ma chambre.  En plus je m’étais offert un melon que j’ai savouré en entier avec mon club.  Et comme l’internet ne fonctionnait que de façon intermittente, je me suis couché tôt.  Je suis reparti tôt le lendemain, pour me rendre à Zacatecoluca,  Une route qui longe la Pacifique, qui est sinueuse, et tout en montagne.  Un peu avant midi, je m’arrête en haut d’un promontoire,  sur le bord du Pacifique dans un petit restaurant  pour manger un cerviche.  J’adore les cerviche, c’est nourrissant, c’est frais et c’est léger.  Juste comme j’ai fini de manger, alors que je m’apprête à repartir, un autre voyageur à vélo arrête au resto.  C’est une Autrichien, professeur d’école qui en est à sa troisième ou quatrième visite en Amérique centrale à vélo.  Il est super sympathique et je reste avec lui.  Nous repartons vers les 13h.  La route est sinueuse, je suis un peu plus vite que lui mais il est plus constant.  Je le dépasse mais quand j’arrête  pour m’acheter de l’eau il me dépasse.  Je ne le retrouverai plus.  Aucun moyen de reprendre le contact, est-il derrière ou devant moi je ne le sais pas.  Je continue mon chemin en espérant le revoir dans un tournant mais peine perdu.  Je me trouve un petit hôtel et je m’installe pour la nuit.  Quand je repars au petit matin, j’ai l’intention de me rendre à San Miguel et de la passer la frontière pour le Nicaragua.  Le destin en avait décidé autrement.  La route était belle mais pas facile.  Il fait chaud et sa monte ou sa descend mais surtout il fait très chaud.  A quelques kilomètres avant d’arriver à San Miguel, le conducteur  d’un petit pick-up me fait des grands signes de m’arrêter.  Normalement, je leur envoi la main et je n’arrête pas.  Peut-être est-ce la fatigue, peut-être est-ce l’instinct mais je me suis arrêté, le type descend de son véhicule, traverse la rue et me demande en anglais d’où je viens.  Je lui réponds du Canada, de Montréal et le gars me regarde avec un large sourire et me répond moi aussi.  Je venais de rencontrer Jose Ines Garcia, un salvadorien qui a été élevé et a grandi à Montréal.  Pendant la guerre du Salvador la famille a émigré au Canada.  José avait alors 10 ans.  Il ne savait ni lire, ni écrire et était déjà à son jeune âge pécheur.  A l’âge de vingt ans, trouvant que sa vie ne va nulle part, il décide de prendre son vélo et de se rendre dans son pays d’origine.  L’expérience a été marquante et chaque fois qu’il rencontre  un cycliste étranger sur la route il ne peut s’empêcher de lui offrir le gite.  Il a ainsi accumule un nombre impressionnant de visiteurs de partout dans le monde et s’est avec joie qu’il se rappelle de chacun d’eux.  Jose est propriétaire d’un petit magasin général dans son village de Chirilagua, il est marié a une salvadorienne et ils ont deux jeunes enfants qui sont adorable.   Jose a aussi un enfant au Québec avec une Québécoise.  La rencontre sur la route est brève, on embarque le vélo sur les victuailles qui est allé acheter à San Miguel pour son commerce et nous voilà parti pour le magasin général.  On déballe tous les achats et on repart pour la maison.  On arrêtera donner des œufs a un petit commerce tenu par une vieille dame dans un village voisin, et j’apprendrai plus tard que Jose est impliqué dans sa communauté, qu’il a été président de ce qu’on pourrait appeler la chambre de commerce de son patelin et qu’il a été à l’origine de la construction du centre communautaire du village ainsi que de l’école préscolaire u va son fils aujourd’hui.  Avant de rentrer à la maison, Jose arrête dans un petit boui-boui pour commander des pupuchas, une espèce de pate fourre avec de la viande et du fromage qu’on mange avec de la salade de choux et des sauces plus ou moins piquantes.  C’est délicieux.  Après le repas on se rend dans l’arrière-pays dans le minuscule village  d’où vient sa femme Marie.  Ici on est dans le EL Salvador profond, et si l’eau courante se rends maintenant au village, cela ne veut pas dire que toutes les maisons ont des robinets mais qu’au lieu d’avoir un puits et de charrier l’eau a chaque jour, l’eau est acheminé directement dans la maison dans un grand réservoir dans lequel on puise pour satisfaire à ses besoins.  De ce que j’ai vu, les maisons ont des planchers en terre battue, pas de pièces spécifiques mais plutôt un « open air concept ».  La cuisine est réduite à un poêle de ciment qui brule bois ou charbon, ou on cuit à feu ouvert, la chambre à coucher est un hamac suspendu  ou il y a un courant d’air.  Les gens vont pieds nus, il y a deux autos dans tout e village et ici on marche. Les autobus sont sur la rue principale a quelques deux kilomètres du village.  Les gens sont souriants, il y a plein d’enfants et tout le monde semble être dehors.  Pendant que Jose s’occupe de ses affaires, je fais la causette avec un résident qui me montre des cashews encore dans leurs écailles a être séchés avant d’être cuit pour être finalement vendu partout dans le monde a prix d’or.  Je suis convaincu maintenant que ce n’est pas le cueilleur ou celui qui prépare la délicieuse noix qui en retire le plus de profit mais les intermédiaires qui manipulent la noix vers le  consommateur.  Je me dis que je vais faire un véritable effort pour encourager le marché équitable à mon retour au pays.
Le lendemain je décide de rester car Jose m’a convaincu que prendre le petit bateau qui traverse directement au Nicaragua me sauverait une journée complète de vélo, je n’aurais pas besoin de passer par le Honduras et que ce serait une expérience de plus pour moi.  Il fait quelques appels avec les passeurs du port de La Union et croit qu’il y de bonnes possibilités qu’il y ait un voyage partant lundi.  Je décide donc de rester surtout que j’ai envie de prendre une journée de repos, visiter San Miguel et aller à la plage sur le Pacifique.  Et nous ferons tout cela, Une super journée passée avec une famille sympathique et accueillante et je peux parler français avec un chum du Québec.
Malheureusement, le bateau ne partira pas comme prévu car les clients potentiels ne se sont jamais matérialisés alors la prochaine traversée est prévue pour mercredi.  Je décide donc de partir et de passer par le Honduras.  J’ai passé un deux jours extra avec mon ami Jose et j’espère vraiment que j’aurai la chance de le revoir.  Peut-être au Canada car il se promet bien de revenir d’ici quelques années.
Le Honduras c’est passe vite, je m’en suis presque pas rendu compte et je me suis retrouve au Nicaragua.  C’est deux pays sont pauvre.  Quelqu’un sur la route m’a dit un jour; « quand tu traverses une frontière, tu n’as qu’à regarder l’état des autobus locales pour savoir dans quel genre de pays tu entres »  et ce n’est pas faux.  Ici les autobus sont vieux et crachent une fumée noire, les bagages sont empilés pêle-mêle, quelques fois ont peux voir un type assis et même debout sur le toit pendant que l’autobus roule.  C’est très pittoresque mais ce n’est pas une indication d’un PNB trop élevé.  Cela n’empêche aucunement les gens d’être gentils et généreux.  J’ai traversé le Honduras en moins de 48 heures et le Nicaragua en trois jours.  Le 29 mars, j’étais à Managua capitale du Nicaragua,  et j’étais fatigue, j’avais roule fort pendant plusieurs jours, sous un soleil de plomb et la journée avait été longue.  Je n’arrivais pas a trouvé d’hôtel a pris modique et lentement, petit à petit je me suis retrouvé en dehors de la ville.  Les gens me disaient toujours qu’il y avait un hôtel pas loin, quelques kilomètres mais je me suis tape au moins une vingtaine de kilomètres avant qu’un policier m’indique précisément un hôtel à proximité.  Il était tard, j’ai roulé un petit kilomètre, tourne à l’église comme il m’avait indiqué et je me suis engagé sur une route de terre battue parsemée de blocs de ciment cassés et de gros cailloux qui descendait a 45°.  Je me suis engagé quand même.  J’avais des enfants qui me suivaient amusés, des chiens qui jappaient après mon vélo.  Mon seul but était d’éviter les trous, les cailloux et les niño mais tout cela était plutôt rigolo,  bon enfants voir même amusant.  Je croyais vraiment arriver dans un petit hôtel de fond de village ou j’aurais une chambre plus que modeste pour quelques dollars.  Je suis arrivé devant une grande porte blindée, avec garde souriant qui m’invitait à entrer.  De l’autre cote de l’enceinte de ciment, un domaine de verdure et de fleurs, de belles allées en macadam ou chaque pierre a été minutieusement placée et de chaque côté, de mignonnes petites cabines individuelles.  Je me revoyais au El salvador dans un « resort » de richissimes nord-américain.  J’ai été accueilli par une charmante hôtesse qui parlait très peu anglais et entre mon mauvais espagnol et son peu d’anglais on s’est très bien compris.  Les cabines se louaient normalement  70$ US et elle était prête a me la laisser pour 40$ US.  J’étais vraiment mal pris, il faisait maintenant sombre, et je ne pouvais repartir alors j’ai accepté.  Je me suis installé dans la cabine 5. Et j’ai décidé d’aller dans le village voir ce que je pourrais trouver pour manger.  Rien, absolument rien.  Je suis revenu au domaine et je me suis résolu à aller au restaurant situé près de la piscine en haut d’une petite colline.  Là, je me suis assis à une table derrière une grande table ou était assis une dizaine de jeunes américains.  J’ai engagé la conversation.  C’était des étudiants qui prenait leur « school break »  et qui avaient amasses leur argent en faisant des laves autos et des tombolas pour faire un projet humanitaire au Nicaragua.  Ils étaient vraiment sympathiques et surtout ils mangeaient des spaghettis avec de véritables petits pains à l’ail toastes.  Ce que j’ai aussi commandés.   Ils étaient encadre par deux Nicaraguayens  qui m’ont invité à me joindre à eux a la table.  Nous avons beaucoup parlé de leur projet et de mon voyage.  J’ai passé une super de belles soirées. On m’a offert le repas, incluant les boissons gazeuses que j’avais prises.  Après le repas, les jeunes sont tous partis dans leurs dortoirs respectifs et je me suis entretenu avec les cadres nicaraguayens.  On a parlé de la qualité des chambres et de la beauté de l’emplacement et l’organisateur m’a laissé très rapidement savoir que les jeunes couchaient dans des dortoirs et que le cout était vraiment acceptable.  J’ai alors mentionné que je n’avais jamais payé une chambre aussi cher depuis mon départ et que normalement j’essayais de trouver des hôtels entre 10$ et 15$ US. Il m’a alors dit qu’il pouvait peut-être faire quelques choses pour moi. Plus tard, il m’a aussi offert de faire faire un lavage car l’hôtel était équipé de laveuse /sécheuse et la cuisinière/serveuse était aussi la blanchisseuse de l’hôtel.   A la fin de notre conversation nous sommes partis chacun de notre côté et j’ai oublié la question du cout de la cabine.  Une dizaine de minutes après mon retour à ma cabine, il est revenu avec l’argent, la chambre me coutait 15$ US.  Pour cette somme, j’ai eu une magnifique chambre tout équipé, un souper et un déjeuner, mon linge lavé et séché parfaitement.  J’ai aussi pu appeler CKOI Outaouais pour mon entrevue que j’ai loupe à cause du décalage horaire mais qui m’a rien cout car le personnel de l’hôtel a catégoriquement refusé que je règle les frais de la communication.  C’est alors que j’ai vraiment compris que je parlais depuis hier avec l’organisateur du groupe mais aussi avec le propriétaire de l’hôtel.  Je suis parti après le petit déjeuner en me disant que j’avais certainement des anges qui me protégeaient quelque par la haut.
Je me suis rendu  a Rivas, une petite ville sans prétention.  Je me suis arrêté sur le chemin a la sortie de la ville dans un resto qui était aussi un hôtel, l’hôtel semblait correct et le patron me demandait  300 Cordoba (environ15$ US) pour la chambre avec internet.  J’ai vite dit oui et je m’apprêtais à visiter la chambre quand le monsieur a exigé un autre 20 cordobas (environ 1$ US) pour avoir une connexion internet.  Je ne sais pas pourquoi mais cela m’a vraiment choque, j’ai dit non, j’ai regardé le type et je lui ai dit je ne paierai pas de supplément pour avoir une connexion, c’est 15$ un point c’est tout et il m’a répondu pas d’internet.  Je me suis retourne, j’ai pris mon vélo et je suis parti.  Pas fort comme négociation mais son attitude m’a vraiment agace.  Je suis parti croyant vraiment que je trouverais un autre hôtel pas loi.  Mais la ville a tranquillement disparu et je pédalais toujours, je me suis tape un 30 km facile.  Toujours pas d’hôtel et toujours pas de ville.  Je m’arrête dans le premier restaurant sur le bord du chemin pour demander ou je pourrais trouver un hôtel pas loin.  La tenancière me dit qu’il a quelques hôtels pas très loin en continuant mon chemin vers le sud.  Puis elle me demande combien je suis prêt à payer.  J’ai répondu 10$ maximum 15$ et elle m’a offert une petite maisonnette derrière le resto, normalement utilise par son fils qui travaille maintenant a l’extérieur.  Elle me demandait 15$.  Et j’ai accepté. J’ai mangé une soupe de queue de bœuf avec viande et petits légumes puis un cerviche, j’ai pris deux bières et je me suis couché après une bonne douche.  J’ai passé une très bonne nuit car il n’y avait aucun bruit et aucune lumière.  Le matin, je me suis réveillé à 6h et à 6h20 j’étais parti.  Je me suis rendu à Liberia, où j’ai trouvé un hôtel assez rapidement en plein centre-ville.  Devant l’hôtel, il y avait un vendeur de vélos et une grosse affiche  de Louis Garneau.  Je me suis dit que le type devrait avoir des chambres à air.  Je suis entre et j’ai acheté cinq chambres à air, puis une chaine shimano pour remplacer celle qui saute depuis que je suis sorti des États-Unis.  Le type m’a convaincu que juste changer la chaine ne règlerait pas le problème et que je devrais changer mes plateaux et mes pignons aussi.  Finalement, après avoir fait faire presque deux heures de surtemps à tout le personnel, je suis sorti avec une facture de 100$US et un vélo qui marche au quart de tour.  Je ne me suis jamais rendu à l’hôtel qu’on m’avait conseillé car juste devant le marchand de vélos, il y avait un hôtel qui me faisait une chambre pour 14$US.  C’était minuscule, avec la toilette juste à côté de mon lit sans séparation.  Mais il était tard, et j’étais fatigué alors j’ai pris la chambre et je suis allé manger dans le resto juste a cote de l’hôtel, je suis entre pour mettre à jour mon blog mais la connexion internet n’a jamais fonctionné.  Par contre j’ai rencontré un couple de jeunes canadiens qui voyageaient pour la première fois sac à l’épaule et nous avons discuté voyage puis je suis allé me coucher.
Je suis parti vers les 7h30.  Vers le 10h30 je n’avais toujours pas mange alors j’ai décidé de m’arrêter au premier restaurant pour déjeuner.  Le resto était plutôt chic mais j’avais besoin de boire et de manger alors je me suis arrêté et j’ai commandé un déjeuner américain c’est-à-dire deux œufs au miroir, avec un café noir des toasts et de la confiture.  Et je me suis régalé.  Un couple est venu s’asseoir à la table juste a cote de la mienne et parlait anglais.  Je ne me souviens plus si c’est eux ou moi qui a engagé la conversation mais dès le départ je les aie trouvé sympathiques surtout que c’était des canadiens qui vivaient au Costa Rica depuis 20 ans.  Nous avons vite parle de voyage,  Ils avaient fait le tour du monde, l Asie, le désert de Mongolie, le Tibet et le Népal, les Amériques. Une mine d’information.  On s’adonnait tellement bien qu’ils m’ont invité chez eux.  Au début j’ai dit non, que je voulais continuer ma route mais ils ont insisté et finalement j’ai accepté.  Je me suis retrouve au nord de San Jose, près de l’aéroport dans une villa cossue et fort bien décoré.  J’avais ma résidence personnelle, près de la piscine, avec un réfrigérateur garnie à ma disposition.  Des gens super sympathique, passablement riche, mais pas de façon ostentatoire, je dirais qu’ils étaient plutôt simples sans se priver de rien.  Ils avaient plein d’anecdotes de voyages. Au fil des ans ils ont fait le tour de la terre dans une vieille Roll Royce 1954.  Nous avons discuté de toutes sortes de choses, pris quelques bières, autour de la piscine, puis un verre de scotch Johnnie Walker Blue Label.  Je dois avouer que j’ai vraiment apprécié.  Son fils qui vit aussi au Costa Rica a appeler pour venir souper et nous avons passé la soirée en famille.  Une belle journée de pause.  Ce matin j’ai donné mon entrevue à CKOI Outaouais.  Il était 6h35 au Québec mais pour moi ici au Costa Rica il était 4h35 du matin et à 6h quand le soleil c’est levé je suis parti.  Je me suis tape un 12 km de mont sans arrêt, histoire de se mettre en appétit, pour un petit déjeuner que j’ai pris au sommet dans un petit resto perché sur le pan de la montagne.  Puis je suis redescendu pendant un bon 10 km.  Je suis passé sur un pont à Tarcoles, ou les gens s’étaient attroupés pour regarder les crocodiles qui dans la boue, se faisait  bronzer au soleil.  J’ai réussi à faire mes 100 km et ce soir je couche a Parrita.  Nous sommes le 2 avril.  Il me reste environ 200km à faire pour entrer au Panama.  C’est un petit peu triste car le Costa Rica ressemble beaucoup à ce qu’il y a de mieux au niveau confort mais c’est cher.  J’ai hâte de voir comment est le Panama mais surtout j’ai hâte de voir s’il est possible d’envisager traverser le Darien Pass a vélo ou s’il me faudra soit prendre l’avion a Panama city, ou prendre le bateau a Colon.  On verra.

Je suis entre au Costa Rica le 31 mars.  Faire estampiller mon passeport pour sortir du Nicaragua a pris plus de 3 heures en ligne avec des centaines de pauvres bourgues comme moi sous un soleil de plomb, m’a couté 40 cordobas (environ 3$ US)  que je n’avais  plus. Un véritable calvaire. Du coté costaricain, 5 minutes et aucun cout.  Je suis parti sans demander mon reste dans l’espoir de me rendre le plus loin possible.  En fin de journee, j’ai reussi a me rendre a Liberia.  Une petite ville a près de 70 km de la frontière
(je mets les photos sur facebook)