vendredi 3 février 2012

Somerset – Burkeville 1 février

Je me suis réveillé un peu plus tard que prévu ce matin.  La chambre était particulièrement silencieuse et avec les rideaux  tirés elle était  noire opaque.  Quand je me suis ouvert un œil, j’entendais la pluie tombée dehors.  Dans la chaleur de mes couvertures bien à l’abri dans une petite chambre d’hôtel, l’envie de rester couché était très omniprésente et j’ai dû me faire violence pour me lever.  Après la douche et le petit déjeuner fait de céréales,  d’un muffin anglais, d’une pomme, d’un jus d’orange et d’un petit café, je suis parti.  Il devait être environ 9h.
J’avais sorti tout ma garde-robe  de  journées de pluie,  gants de caoutchouc, pantalon de ciré, bottillon pour protéger mes souliers tout neuf et le petit chapeau jaune que je ne portais pas mais que j’avais rangé sur le dessus d’une sacoche près à être sorti au besoin.  Quand je suis parti, tout étais détrempé mais il ne pleuvait plus.   La journée s’annonçait maussade mais il n’y avait pas de vent et j’étais bien résolu à couvrir le plus de terrain possible. 
Je me suis rendu à Albany et en faisant le point sur l’ordinateur dans un Best Western,  je me suis rendu compte qu’il serait préférable de me rendre à Burkeville surtout que j’avais amplement le  temps de me rendre avant la tombée de la nuit.  Me voilà donc reparti vers Burkeville.  J’ai atteint la ville vers les 16h.  Priorité trouver un motel ou hôtel pour me coucher.  Il n’y avait rien dans Burkesville et en revenant sur mes pas j’ai vu, sur la route qui me mènerait vers Lafayette demain.  Excellent me dis-je.  Le type du motel, le seul dans la ville refuse de baisser son prix.  Il veut 66$ pour une chambre et je suis prêt à payer 40$.  Il n’y a pas un seul client dans tout le motel mais il ne veut rien entendre.  Je lui demande si je peux vérifier quelques courriels en utilisant son Wifi.  Il accepte et je vérifie mes CS.  La vieille j’ai envoyé un message à un résident de Burkesville qui est en voyage lui demandant s’il ne connaissait pas quelqu’un qui pourrait m’héberger.  A ma grande surprise le type qui est à Trinidad me réponds qu’il ne connait personne à Burkesville mais si je veux je peux utiliser son camp qui est à la sortie de la ville.  En plus il me donne un plan détaillé pour me rendre.  Je regarde le tout sur google map et cela ne me semble pas trop complique alors je décidé de partir pour aller au camp, mais avant de  partir je décide de manger car je n’ai rien pris de très consistent depuis mon départ ce matin.  J’ai mangé un délicieux spaghetti bolognaise chez Pizza Hut juste a cote du motel.  Je suis parti de Burkesville vers les 17h  Il commençait à faire noir.  La route est beaucoup plus longue que je ne le croyais.  Il fait de plus en plus noir.  Au bout d’une heure il fait vraiment noir.  Je me dirige dans des routes de campagne avec seulement une petite lampe de poche que je tiens à la main ou que je glisse entre mon sac de guidon et la carte routière sur le sac.  Ce n’est pas très fort mais cela tient.  Au bout d’une heure trente, je suis perdu et il n’y a rien, ni personne pour me guider.  Les quelques autos/camions qui ont passé ont refusé d’arrêter pour me parler et on fait un grand détour pour m’éviter.  Je crois que les gens ont peur.  Finalement je prends mon courage à deux mains et j’arrête à la première maison ou il y a de la lumière.  Une dame me répond  avec un air inquiet et me demande ce que je veux.  Je lui lis les instructions de mon CS et elle ne semble pas avoir la moindre idée ou cela pourrait être.  Finalement, je lui demande si je peux planter ma tente dans sa cour.  Elle me regarde et dit non.  Par contre elle me dit d’aller dans la cour du voisin où il n’y a personne et de m’installer à ma guise.  Elle me dit que je serai beaucoup plus confortable  et pas dérangé.  Je n’ai pas le choix et je me résous à prendre le chemin de terre qui mène a la ferme voisine.  Dans le fond de la cour j’aperçois à la lueur de ma torche une galerie recouverte d’un très grand dôme.  On dirait que le tout a été monte pour recevoir une roulotte qui s’ajusterait à la galerie.  Excellent emplacement.  Je m’installe sur la galerie.  Maintenant il fait vraiment noir et je ne veux pas perdre aucun morceau d’équipement.  J’ai pris un peu de temps pour trouver tous les morceaux et monter ma tente.  Au moment même ou je m’accroupie pour entrer dans la tente, j’entends le tonnerre et je suis enluminé par un éclair.  Quelques instants plus tard il pleut à boire debout.  Cela va durer toute la nuit.  Moi je suis bien au sec, sur ma galerie recouverte d’un immense dôme.  J’ai dormi comme un loir.  Ce matin quand je me suis levé, la tente était sèche.  Seul probleme, je n'ai pas de connection internet.  Tout devra attendre demain.