dimanche 4 mars 2012

Esteros - Tampico - Ozuluama - Tuxpan – Villa Avila Camacho - Huauchinanco

Esteros - Tampico 29 fevrier
Je suis parti de mon petit hôtel sur le bord de la route.  Pa cher mais un peu bruyant et pas de prises de courant.  Ici les hôtels/motels ont une ou deux prises de courant et encore elles ne fonctionnent pas souvent au complet.  Je dois me battre pour brancher mon chargeur de batteries pour le spot, l’ordinateur,  et la camera vidéo.  Une chance ma camera GoPro, mon cellulaire et mon IPod se branche dans l’ordi.  Ça fait beaucoup de fils.  Je me suis tape une heure de vélo le ventre vide pour finalement m’arrêter dans un coquet petit restaurant sur le bord du chemin, au milieu de nulle part, et j’y ai pris un excellent petit déjeuner (je sais dire œusf en espagnol maintenant).  Je suis reparti et paf crevaison, réparation et reparti de plus belle.  Journée chaude et je dois porter mon manteau imperméable car j’ai commencé à développer des petites cloches d’eau sur le bras.  J’avais pourtant mis de la crème 50%, moi qui n’en mets jamais.  Faut dire que les bras tiennent le guidon du vélo près de 8h par jour, sans bouger, et au gros soleil, ça tape.  J’avais envoyé un paquet de demandes sur couchsurfing hier et ils m’ont tous répondu  dans l’affirmative.  Comme je fais d’habitude, j’ai choisi le premier qui a répondu, nous avons communique par message texte  au cours de la journée mais c’est devenu un peu compliqué avec la personne que j’avais choisie. J’ai finalement opté pour le CS le plus près du magasin de vélo.  C’était une petite journée aujourd’hui, mais faire du vélo dans une ville comme Tampico c’est un peu comme traverser le pont Champlain à l’heure de pointe après avoir passé sur le Métropolitain et le boul. Décarie.  Tu passes les fesses serrées en espérant que tu n’auras pas de crevaisons car ce serait impossible d’arrêter pour effectuer une réparation.  Mais ça marche, les mexicains sont patients et très respectueux à leur façon.  Cependant, j’ai appris que si tu leur laisse un millième de millimètre ils vont prendre toute la place mais si tu prends ta place il le respecte.  Je ne me suis jamais fait bousculer, klaxonner ou crier après.  A Tampico, j’ai fait deux magasins de vélo que j’avais trouvé sur internet.   Ce qui aurait du être les deux plus important de la ville.  C’était un peu décourageant, pas de pneu s 700X35 ni de chambre à air, ni de cassette Shimano Tiagra,  On oublie tout ça, ici ‘est le paradis des petites roues 24, des enjoliveurs. Des gogosses autant que tu en veux.  Les vélos c’est pour les enfants.  Mon CS est venu me chercher et nous avons fait 2 ou 3 autres magasins sans succès.
A mon arrivee chez lui, mon CS ma offert une biere
que j'ai prise a l'exterieur dans le jardin au grand
 plaisir de mes hotes
Fin de l’après-midi, on est allé chez lui.  Une belle petite maison de banlieue pas très loin de la grand rue principale qui est la continuité de la route 80 et que j’ai arpenté de long en large toute la journée.  L’intérieur est très joli avec des boiseries et la maison est décorée avec soin.  A l’intérieur deux dames qui sont en fait les tantes de mon CS m’accueillent les bras ouverts.  L’une d’elle parle bien l’anglais après avoir vécu quelques années aux États-Unis.  Mon CS prend le téléphone et appellera tous les magasins de vélos de la ville sans résultat.  Personne ne tient ce genre d’équipement à Tampico.  Pour souper nous avons du poulet dans une sauce typique de Tampico.  C’était délicieux.  Le repas terminé nous partons dans la voiture du frère de mon CS à la recherche d’autres magasins de vélos. J’ai pris ma roue arrière démontée avec moi sur la banquette.  Peine perdue.  La nuit est tombée, il est presque 20h et tous les petits magasins sont fermes.  Nous nous rendons chez Wal-Mart, acheter quelques bières, du saucisson, quelques spécialités locales comme des fromages de chèvres, et des espèces de grillade de lard.  Les deux frères refusent catégoriquement que je paye quoi que ce soit.  Un peu gênant.  Puis nous allons à la résidence du frère pour regarder la partie de foot entre le Mexique et la Colombie.  Les mexicains ont perdu 2-0 même s’ils ont mené le jeu et contrôle la balle du début à la fin de la partie.   L’épouse du frère est arrivée pendant la pause  entre les deux demis.  Elle parle très bien l’anglais.  Elle semble super intéressée par mon voyage en Asie et nous regardons mes photos du voyage qui sont sur facebook.  Le frère vient nous reconduire à la maison et avant de nous quitter nous nous donnons rendez-vous pour le petit déjeuner demain matin à 8h.   Retour à la maison, douche et dodo.  Mon CS insiste pour que je prenne sa chambre et lui dormira dans une autre chambre un peu plus petite adjacente dans le corridor.  J’ai beau insister rien n’y fait je coucherai dans sa chambre.
Mon CS chemise turquoise et son frere en train de
 savourer la Tortas de Barda, avec un Horchata
comme breuvage,  Un met originaire de Tampico
Je me réveille à 6h et comme j’entends du bruit au rez-de-chaussée, je descends.  L’une des deux tantes popote dans la cuisine.  J’ai donc la chance d’avoir un cours d’espagnol gratuit pendant une heure.  Mon Cs descend vers les 7h30, prend contact avec son frère et nous revoilà parti vers 8h pour le  petit déjeuner.  Nous allons dans une petite roulotte sur le bord du chemin pour manger une Tortas de la Barda.  C’est un gros sandwich originaire de Tampico que nous avons mangé avec un Horchata (eau de riz assaisonné de muscades et servi sur glaçons)  vraiment super délicieux.   Après le déjeuner, je suis parti.  J’étais un peu en retard sur mon horaire mais cela en valait vraiment le coup.

Tampico – Ozuluama 1 mars
Je voulais me rendre à Naranjo mais le démon du vent, du soleil et de la fatigue ont encore eu raison de ma volonté.  Je me suis arrêté inexorablement attiré par la sérénité que représente un motel, véritable oasis de fraicheur et de repos après une journée de vélo.  En fait j’ai pris le motel parce qu’il n’y a rien entre les deux villes que j’étais trop loin de Naranjo et que le motel offrait Wifi.  Le seul problème c’est qu’il fonctionnait seulement dans le bureau, car le signal était trop faible pour se rendre dans la chambre.  Mais ma première priorité est de régler mon problème de fuite d’air dans mon pneu arrière.  Finalement, je n’ai pas réussi à mettre le blog à jour et je me suis couche passablement tard quand même.

Ozuluama – Tuxpan 2 mars
Du motel d’Ozuluama, j’ai quand même réussi à envoyer un paquet de demande d’hospitalité sur CS.  Au petit matin j’avais une réponse d’une fille qui étudié à Cambridge en Angleterre qui m’offrait son appartement dans le centre-ville de Tuxpam.   La journée a été assez facile.  Je me suis rendu directement dans le centre-ville.  Je me suis arrêté dans un Best Western pour demander si je pouvais utiliser leur réseau internet.  Ils m’ont offert d’utiliser leur ordinateur qui était dans le hall d’entrée.  J’ai vérifié me courriels CS et je n’avais toujours pas de réponse sauf la fille de Cambridge qui déjà avait pris des arrangements avec son portier pour qu’on m’ouvre la porte.  Je me sentais un peu mal à l’aise d’utiliser un appartement ou la proprio n’était pas présente et que je savais n’avait pas de connexion internet.  Mais a ce stage je n’avais plus le choix alors j’ai appelé le portier pour lui dire que le «canadiense » serait a l’appartement dans « uno horo ».  On s’est compris et je me suis rendu à l’appartement qui n’avait pas été utilise depuis quelques mois.   Disons que la localisation dans le centre-ville était parfaite, que l’état des lieux laissaient à désirer et qu’il y avait une petite odeur d’abandon, mais l’offre était tellement généreuse et j’étais chanceux d’avoir trouvé une personne qui acceptait de recevoir un pur étranger chez elle alors qu’elle était absente.  Ca été très difficile d’entrer le vélo par les escaliers, puis par les clôtures grillagées et par les petites portes.  Une fois entré, j’ai de nouveau démonté la roue arrière pour refaire les patchs.  Je crois que cela va tenir.  Puis je suis allé dans le centre-ville de Tuxpam et j’ai mangé une tortas avec un cola.  Je voulais aller me faire faire les cheveux mais le barbier était absent les deux fois ou je me suis présenté.  Je suis retourne à l’appartement et je me suis couché.
Réveillé aux petites heures du matin, j’étais prêt à partir, mais la propriété était verrouille à double tour.  La ortie pour les autos était chaine mais je me suis vite rendu compte qu’il n’y avait pas de cadenas.  J’ai enlevé les chaines, ouvert la porte et sortie mon vélo.  Puis, j’ai glissé les clés de l’appartement par la grille de la conciergerie.  J’ai refermé la porte  et  j’ai remis les chaines comme elles étaient.  Normalement j’aurais laisse un mot d’explication mais la en espagnol c’était impossible.  Finalement, je suis parti de Tuxpam.
Tuxpan – Villa Avila Camacho 3 mars
Aujourd’hui je veux aller le plus loin possible.  Mon but est de me rend rapidement à Mexico.  La route est belle mais on y rencontre des surprises.  Dans les derniers jours j'ai vu quelques serpents ecrases sur la route ou dans les fosses.  Mais je n'avais jamais eu le loisir de les prendre en photo alors ce matin j'ai eu cette chance.
Pas tres stimulant pour faire du camping sauvage.

Malgré toute ma bonne volonté à 16h une fois dans le village de Villa Avila Camacho que je crois être Huhauhinango,  je décide de me trouver un hôtel pour passer la nuit.  Je prendrai presque 30 min de zigzaggage  dans un petit village pour trouver un hôtel.  Pas aussi évident qu’on pourrait le croire.  Le premier me dit qu’il n’a pas l’internet et me fait signe d’aller dans un autre hôtel.  Dans le deuxième hôtel, la porte est verrouillée et il n’y a personne dans le bureau. 

L'hotel est quand meme beaucoup plus jolie en photo
que dans sa version originale.
Une voisine, me regarde et après beaucoup de palabre elle me déconseille les deux hôtels et me recommande un autre hôtel dans le fond d’une petite rue.  Je m’y rends.  L’hôtel semble bien de l’extérieur et la dame qui me reçoit fort gentille.  Pas d’internet.  Je crois que je dois faire mon deuil de l’internet dans ce petit village.  Elle me demande 150$  soit environ 12$ US pour la nuit. 



C'est petit mais vraiment propre et bien pense

Les chambres de l’hôtel sont distribuées le long d’un long corridor et les murs sont fait de verre teinte bleu ciel.  Cela donne une impression d’une résidence japonaise.  Dans le corridor il y a des chevreuils empailles depuis très longtemps.  La place est propre et le plancher en tuile blanche et reluisant. Comme je fais toujours, j’amène mon vélo avec moi dans la chambre.  Cette chambre est composée d’un lit double, et d’une chambre de bain dans un coin séparé du coin dodo par un mur de tuile blanche. Comme dans beaucoup d’hôtel il n’y a pas de siège au cabinet d’aisance, et pas de bouchon dans l’évier et pas de rideau de douche a la douche.  Assez rustique, mais propre et efficace.  En fait c’est mieux que pour des hôtels ou j’ai payé le double.  Et à 12$ US on ne peut quand même pas rouspéter.  J’ai complétement enlevé ma patch sur ma chambre à air, et j’en ai posé une toute neuve.  Par contre j’ai remonté mon pneu avec ma vieille chambre qui est toute patché d’un bout à l’autre.  On attend demain pour voir si tout cela tient.  Je suis allé me promener dans la petite ville, je suis arrêté chez le barbier et je me suis fait faire la totale.  Coupe de cheveux et de la barbe au no1 du clipper.  Assez court merci.  J’ai eu droit à tous les égards comme dans le bon vieux temps, rasoir, ciseaux, et tous les instruments qu’il possédait ont été mis à contribution.  J’ai aussi eu droit au blaireau avec  la savonnette, puis il au rasage de la nuque et du tour des oreilles.  Finalement, la petite brosse avec du talc et un massage rapide du cou avec de l’eau de Cologne.  Pendant quelques instants, j’ai eu l’impression d’être revenu dans le salon du barbier du collège militaire de Saint-Jean dans les années 70. J’avoue qu’il a fait un beau travail.  J’aurais aimé prendre une photo mais ni le barbier, ni le client n’ont saisie, même après plusieurs démonstrations, le fonctionnement de la caméra.  Ce qui les impressionnait le plus c’était de pouvoir se voir dans le petit écran.  Alors pas de photo excepté celle que j’ai pris avant de partir  du barbier.  Dès que j’ai pointe l’appareil sur lui, il se tenait droit comme un pic et fier comme un paon.  J’avais l’impression d’être avec mon grand-père de l’Abitibi qui né au siècle dernier n’a jamais compris le fonctionnement d’une calculatrice et qui se tenait comme mon barbier chaque fois qu’on voulait prendre une photo de lui.  C’était magique.
Je me suis couche à 19h dans une chambre ou il n’y avait aucun bruit excepte le ventilateur du plafond.  J’aurais pu croire que j’étais dans un film de série 3b.  Je suis parti à 7h du matin après une bonne douche et avec la joie au cœur car le pneu a gardé sa pression toute la nuit.  Ça devrait tenir.  En sortant du village, la rue bourdonne d’activité.  Il y a des tentes partout et je me rends compte que c’et la journée du marché et que les marchands sont en train de  s’installer sur la route.  Ca bourdonne d’activités.  Je zigzague entre les abris de fortune, les enfants, le câbles qui retiennent les chapiteaux et les caisses qu’on déballe a qui mieux mieux.  Au bout de la rue, je descends du vélo dans une petite échoppe qui craque de monde en train de déjeuner.  C’est ici que je vais manger.  Je m’installe près d’un couple avec un petit enfant.  Je demande à manger en pointant du doigt ce qu’ils mangent.  Le jeune homme me regarde et commande pour moi.  Ce sont des tacos, qui sont cuit vapeur dans une enveloppe de maïs et un lait remplie de noix.  Absolument délicieux.
Villa Avila Camcho - Huauchinanco 4 mars
En sortant du village, la route commence à monter.  Je m’attendais à cela ayant monté une bonne partie de la journée d’hier.  Mais cette fois c’est du sérieux, je monterai ainsi sur plus de 20 km sans arrêt, sans répit car il n’y a aucun accotement, mis à part quelques entrée de maison et quelques arrêt d’autobus il n’y aucune place pour arrêter et énormément de circulation.  Au mieux, j’arrive à tenir un 8m\h.

Je suis maintenant dans les montagnes et c'est du serieux
Je suis parti sans eau,  Une chance qu’il y avait un petit village  de quelques habitations à flanc de montagne ou j’ai pu m’acheter une bouteille d’eau.  J’arriverai ainsi à Xicotepec ou je m’arrêterai pour la première fois depuis mon départ pour prendre du repos et manger une croute.  Départ vers 13h.  Et ça continue à monter mais pas de façon soutenue.  On monte beaucoup pis on redescend un ti-peu puis on remonte encore.  Je commence à sentir la fatigue,  moins de jus et je commence à être lent.  Il est tout près de 14h et je m’arrête.  On me dit que je suis à Huauchinanco alors que je suis vraiment à la tête du lac à 5 km de la ville.  Mais ça je m’en suis rendu compte une fois installée dans ma chambre et branché sur internet.  J’aurais pu continuer et me trouver quelque chose plus loin mais la décision est prise et je profite un peu de cet hôtel de luxe que j’ai eu pour 400$ soit 35$ US.  Je partirai plus de bonheur demain.